Journal-35

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Journal-35

Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées

Les participants au comité national IFRECOR — IFRECOR national committee participants
Les participants au comité national IFRECOR — IFRECOR national committee participants

Du 3 au 7 juin, la Réserve naturelle a accueilli les 35 participants au comité national IFRECOR (Initiative française pour les récifs coralliens). Créé en 1999 et chapeauté par les ministres en charge de l’écologie et de l’outre-mer, l’IFRECOR a pour mission de mener une politique active favorable à la préservation et la gestion des récifs coralliens. Saint-Martin a été choisi pour organiser cet important événement biennal afin de mettre en valeur notre territoire, presque deux ans après le passage d’Irma. Après une première réunion à la CCISM, les journées de travail se sont succédées à l’hôtel Esmeralda, où le comité était hébergé. À l’ordre du jour : les actions mises en oeuvre par l’ensemble des comités locaux, ainsi que par la Réserve à Saint- Martin - territoire actuellement dépourvu de comité local - pour la protection des coraux, les épaves post-Irma et l’état des lieux après le cyclone, en ce qui concerne notre île. Les récifs coralliens, les herbiers et les mangroves étant menacés dans tout l’outre-mer français, chacun a présenté l’état des lieux de son territoire, dans les trois océans. Parallèlement, les experts scientifiques ont exposé le résultat de leurs travaux et des actions menées en faveur des récifs à travers le monde.

L’IFRECOR est la déclinaison française de l’ICRI (International Coral Reef Initiative). Initiée en 1995 par les États-Unis, plusieurs pays se sont immédiatement associés à l’ICRI : Australie, France, Japon, Jamaïque, Philippines, Royaume- Uni et Suède. L’objectif de l’ICRI est de sensibiliser les communautés riveraines vivant des récifs coralliens, les instances institutionnelles et politiques, les utilisateurs et le public à la conservation de cet habitat sensible et indispensable. L’ICRI est un partenariat entre les gouvernements, les organisations internationales et les ONG. Elle met en oeuvre un plan d’action, suivi par plus de 80 pays sur la centaine comptant des récifs coralliens sur leur littoral.
Blanchissement du corail © IFRECOR — Bleaching of coral © IFRECOR
Blanchissement du corail © IFRECOR — Bleaching of coral © IFRECOR

Alphanova a remis un chèque de 12 000 euros à la Réserve naturelle, dans le cadre de son programme 1% pour le corail. Ce don a eu lieu au restaurant KKO le lundi 3 juin, au cours d’un cocktail offert par Alphanova à l’occasion de l’ouverture du comité IFRECOR à Saint-Martin. Comme nous vous l’annoncions dans notre précédente édition, cette société a mis au point des produits solaires bio et respectueux de l’environnement et a signé une convention de mécénat avec la Réserve de Saint-Martin, à laquelle elle a décidé de verser 1% de son chiffre d’affaires mondial. En échange, la Réserve s’est engagée à favoriser la restauration des coraux sur son espace marin, notamment par bouturage. Début juin, une équipe d’Alphanova Sun a pu découvrir les fonds marins de la Réserve et le travail effectué par l’équipe, en compagnie de Julien Chalifour, de Camille Sanchez et Colette Buisson, les deux étudiantes en stage à la Réserve. Ils ont visité les habitats artificiels devenus depuis octobre 2018 le refuge des boutures de coraux. Certaines de ces boutures ont été récupérées sur les pépinières affaiblies par le passage d’Irma et ont pu être fragmentées afin de favoriser leur multiplication. Également, 200 de ces petites pousses ont été redéployées sur le site de BioHab2, au large de Tintamare. Pour l’heure, la Réserve limite cette activité à ces sites artificiels, dans la mesure où une dérogation de l’État est nécessaire pour réimplanter sa production sur des sites naturels, les deux espèces concernées - coraux cornes d’élan (Acropora palmata) et cornes de cerf (Acropora cervicornis) - faisant partie des espèces protégées dans les Antilles françaises depuis 2017.

Chaque année, entre 15 000 et 20 000 tonnes de crème solaire sont déversées dans les océans et constitue avec le réchauffement climatique l’une des principales causes du blanchiment corallien. Parmi les produits chimiques - et toxiques - destinés à protéger notre peau des UV, l’oxybenzone constitue un poison pour le corail, dont il modifie l’ADN et conduit les nouvelles pousses à mourir sans possibilité de se développer. À Hawaï, où plus de la moitié des coraux ont blanchi entre 2014 et 2015, le gouvernement local a promulgué une loi interdisant la vente et l’usage de produits solaires toxiques pour le corail, applicable dès 2021.
Coraux victimes de la maladie SCTL © Guillaume Jorakhae
Coraux victimes de la maladie SCTL © Guillaume Jorakhae

Déjà fragilisés par le réchauffement climatique et diverses pollutions, les coraux sont depuis moins d’un an la cible d’une bactérie, qui les tue en quelques jours. Très présente en Floride et dans le Golfe du Mexique, cette maladie baptisée SCTL - Stony coral tissue loss, soit «perte de tissu du corail dur» - s’est installée sur la partie hollandaise en début d’année et serait possiblement transportée et essaimée par les eaux de ballast des bateaux de croisière et de transport maritime. Comme son nom l’indique, cette maladie se traduit par une rapide nécrose des tissus vivants à la surface des coraux massifs - corail cerveau, corail cierge... - qui meurent en l’espace d’une semaine sans possibilité de récupération. La présence de cette bactérie a été confirmée au Rocher Créole et à Tintamare. La Réserve naturelle invite les plongeurs et les apnéistes à lui signaler toute nouvelle observation, mais également à prendre les précautions nécessaires afin d’éviter la diffusion, par exemple en désinfectant le matériel de plongée : rinçage à l’eau douce, chloration et séchage au soleil.

Suivi scientifique du récif corallien - Scientific study of the coral reef © Julien Chalifour
Suivi scientifique du récif corallien - Scientific study of the coral reef © Julien Chalifour

Comment évolue la santé des récifs et des herbiers sous-marins depuis le cyclone Irma ? Une question à laquelle a tenté de répondre Emma Bernardin, étudiante en biologie, en 3ème année de licence à l’université Jean-François Champollion, dans le Midi pyrénéen. Elle a contribué à exploiter les données collectées lors des plongées du suivi sous-marin mené par la Réserve en 2018, dans et hors des sites protégés. Pour les herbiers, le constat reste qu’ils ont été faiblement impactés, la station hors réserve de Grand-Case affichant la dégradation la plus importante en termes de densité de plants et d’eutrophisation, en raison d’un enrichissement important de l’eau de mer en matières organiques. Du côté des récifs, on observe une réduction de la couverture corallienne, particulièrement marquée hors de la réserve et à proximité de la Baie Orientale, soit moins de 10% de couverture vivante. Cependant, Irma aura été l’occasion pour ces stations d’un important recul de la couverture en macro algues et en gazon algal.

La première réunion du comité IFRECOR de Saint-Barth The first meeting of the Saint Barth IFRECOR committee © ATE
La première réunion du comité IFRECOR de Saint-Barth The first meeting of the Saint Barth IFRECOR committee © ATE

Auparavant inclus dans le comité local IFRECOR (Initiative française pour les récifs coralliens) de la Guadeloupe, Saint-Barth bénéficie depuis octobre 2018 de son propre comité local, qui s’est réuni pour la première fois le 12 Avril 2019 à Gustavia, sous la coordination de l’Agence territoriale de l’environnement (ATE). Julien Chalifour, en charge du Pôle scientifique de la Réserve naturelle de Saint-Martin, a participé à cette première réunion, qui a été l’occasion pour l’ATE et la collectivité de Saint-Barth d’officialiser le partenariat avec l’IFRECOR et l’Agence française pour la biodiversité (AFB), mais surtout de réunir l’ensemble des acteurs socioprofessionnels de l’île, afin d’animer des groupes de réflexion, avec l’appui d’experts scientifiques. À l’issue de ces ateliers techniques, les principaux enjeux de préservation des coraux et des herbiers marins ont pu être identifiés et priorisés, afin de sélectionner des actions à mettre en oeuvre pour leur conservation.

Favoriser la conservation des populations de tortues marines

Réunion des écovolontaires - Meeting of eco-volunteers
Réunion des écovolontaires - Meeting of eco-volunteers

Les écovolontaires se sont mobilisés cette année et ne sont pas moins d’une cinquantaine à patrouiller régulièrement sur les plages afin de relever les traces de tortues marines venues pondre. Trois signalements ont déjà été enregistrés depuis la mi-juin. Une première réunion d’information avait eu lieu le 19 avril au restaurant l’Étage, à Hope Estate, et une seconde s’est tenue le 21 juin. Pour Julien Chalifour, en charge du Pôle scientifique de la Réserve, le retour de ces activités, malgré les stigmates d’Irma et les récents échouages de sargasses, est très encourageant, mais rappelle l’importance du maintien de la qualité et de la tranquillité des abords des sites de ponte.

Tortue tuée par un engin nautique
Tortue tuée par un engin nautique

Sept tortues marines sont mortes depuis le 1er janvier, majoritairement des suites d’une collision avec un bateau ou un jet ski. Et ce chiffre ne concerne que les tortues retrouvées près du rivage et signalées à la Réserve naturelle. Combien d’autres également victimes en haute mer d’une collision sont passées inaperçues? Rappelons qu’il faut 25 ans à une tortue avant de pouvoir se reproduire et que seule une tortue sur mille atteint cet âge. Et ces accidents touchent bien sûr autant les individus matures que les juvéniles n’ayant pas eu l’occasion de se reproduire.

Favoriser la conservation des sites de nurserie pour les requins et les raies

Un requin citron juvénile - A juvenile lemon shark © Julien Chalifour
Un requin citron juvénile - A juvenile lemon shark © Julien Chalifour

Deux membres du réseau REGUAR d’étude et de conservation des requins et des raies en Guadeloupe ont été accueillis par le Pôle scientifique de la Réserve naturelle fin avril 2019. Cette rencontre a été l’occasion de renouveler les observations initiées depuis plusieurs années à Saint-Martin afin d’identifier des zones de nurserie et constater si des juvéniles étaient présents dans ces espaces de faible profondeur et proches du rivage, à l’abri de leurs prédateurs.

Maintenir ou améliorer les conditions d’accueil pour les populations de mammifères marins

Deux baleines à bosse - Two humpback whales
Deux baleines à bosse - Two humpback whales

La Réserve naturelle de Saint-Martin a bien sûr fait partie des 70 spécialistes des aires marines protégées et des mammifères marins réunis au Gosier, en Guadeloupe, les 9 et 10 mai 2019. La rencontre était organisée par Agoa et Cari’Mam – Caribbean Marine Mammals Preservation – le réseau de protection des mammifères marins dans la Caraïbe. Les îles françaises et la Guyane avaient toutes répondu présent, mais également les îles néerlandaises, ainsi qu’Anguilla, les Bahamas, la Barbade, les Bermudes, Cuba, la Dominique, Haïti, la Jamaïque et les Turks & Caicos, sans oublier les Etats-Unis. Plusieurs ateliers ont permis aux participants d’échanger sur les aires marines protégées et leurs plans de gestion, la sensibilisation du public, les échouages de mammifères marins et la durabilité du whalewatching. Saint-Martin, représenté par Nicolas Maslach, directeur de la Réserve naturelle et Michel Vély, président de Megaptera, ainsi que Bulent Gulay, président de Métimer, ont retenu l’attention en présentant la dernière campagne Megara. Cette campagne a permis de déployer six balises et de suivre les baleines à bosse sur leur trajet vers l’Amérique du Nord et l’Europe, de pratiquer huit prélèvements de peau, une douzaine de photos de caudales et de nombreux enregistrements de chant des mâles. Rappelons que le sanctuaire Agoa de protection des mammifères marins couvre toute la zone économique exclusive des Antilles françaises, soit 143 256 km2.

Maintenir ou améliorer les conditions d’accueil pour les populations d’oiseaux marins nicheurs

Aigrette neigeuse et ses petits, dans la héronnière de l’étang Guichard A snowy egret and her babies in the bird habitat at Guichard pond © Julien Chalifour
Aigrette neigeuse et ses petits, dans la héronnière de l’étang Guichard A snowy egret and her babies in the bird habitat at Guichard pond © Julien Chalifour

ZICO. Ou Zone d’intérêt pour la protection des oiseaux. Afin de définir ces espaces prioritaires, Julien Chalifour et Aude Berger, du Pôle scientifique de la Réserve naturelle, ont accueilli le 1er avril 2019 une mission de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), dans le cadre du programme européen Life BIODIV’OM. L’idée était d’initier un travail de réflexion sur la définition de ZICO à Saint-Martin. Il va s’agir, sur la base de données existantes, de proposer l’acquisition de connaissances complémentaires, afin de délimiter des espaces représentant des enjeux majeurs pour les espèces à statut de conservation préoccupant, comme la petite sterne ou l’aigrette bleue. Une fois identifiées, une liste de zones prioritaires sera proposée à des experts ornithologues pour validation et certaines d’entre elles intègreront la liste mondiale ZICO. Cette inscription ouvrira la voie à de nouvelles opportunités pour la mobilisation d’experts et le financement d’actions en faveur de la protection des oiseaux de notre île. Ce projet concerne la Réserve naturelle à Saint-Martin, mais aussi 5 autres structures en Guyane, à la Martinique, à La Réunion et à Mayotte. La LPO, coordinateur du programme Life BIODIV’OM fait le lien entre l’Union européenne et les six bénéficiaires associés.

La LPO a édité des plaquettes de communication afin de sensibiliser le public et les acteurs sur les espèces ciblées par le programme Life BIODIV’OM dans chacun des territoires partenaires. Ces plaquettes sont disponibles dans les nouveaux locaux de la Réserve naturelle, 3 rue Barbuda, à Hope Estate. Plus d’infos sur le site lifebiodivom.fr et sur la page facebook Life BIODIV’OM

Veiller au respect de la réglementation et à une pratique des activités humaines compatible avec les objectifs de la Réserve

Pas de kite surf au Galion - No kite surf in Galion
Pas de kite surf au Galion - No kite surf in Galion

Depuis le 1er janvier 2019, le pôle police de la Réserve naturelle a assuré 153 patrouilles terrestres, dont 141 étaient conformes, et 39 patrouilles en mer, dont 35 étaient conformes. Un seul procès-verbal a été dressé, à l’encontre de la présidente de l’association Tropikite, à l’occasion d’un rassemblement de kite surfeurs le 14 avril sur la plage du Galion, malgré l’arrêté préfectoral interdisant la pratique de ce sport sur ce site protégé. Un premier rassemblement avait précédemment donné lieu à un procès- verbal identique. La personne incriminée a été auditionnée à la gendarmerie, qui a transmis le dossier au parquet. Pour rappel, la pratique du kite surf dans la réserve naturelle est autorisée partout à l’exception de l’espace marin de la baie du Galion qui est un site privilégié pour les activités familiales, la baignade et les activités nautiques ne présentant pas un danger pour la sécurité des usagers du site.

Assurer les missions de communication, de sensibilisation et d’éducation à l’environnement

Découverte de Pinel - Exploring Pinel
Découverte de Pinel - Exploring Pinel

Une vingtaine d’adolescents scolarisés au Milton Peters College de la partie hollandaise, accompagnés de leurs correspondants venus des Pays-Bas, ont pu découvrir la faune et la flore terrestre et sous-marine de l’îlet Pinel, avec l’assistance de la Réserve naturelle. À pied ou équipés de palmes, masque et tuba, ils ont également été sensibilisés aux problématiques représentées par les sargasses, la dégradation de la qualité des eaux côtières ou les espèces envahissantes, mais également aux services rendus gratuitement par la nature aux sociétés humaines, telles que la production de poissons, la protection contre les éléments ou l’épuration des eaux. Ces rôle leur sont apparus d’autant plus important dans un contexte de changement climatique impactant directement nos iles.

Bienvenue à Pinel - Welcome to Pinel

EDF a participé à la Fête de la Nature - EDF participated in the Fête de la Nature
EDF a participé à la Fête de la Nature - EDF participated in the Fête de la Nature

Sollicitée par l’équipe d’EDF Archipel Guadeloupe, la Réserve naturelle a organisé une sortie découverte dans la mangrove du Galion. Cet événement, mis en place le 25 mai dans le cadre de la Fête de la Nature 2019, a permis de sensibiliser un large public à la diversité de la faune et de la flore dans ce milieu trop souvent mésestimé. Cette forêt littorale marécageuse contribue en effet à stabiliser le cordon littoral face à la mer, à épurer les eaux terrestres, à une importante production de poissons, de crustacés et d’oiseaux, et représente le dernier rempart face aux intempéries et à la houle cyclonique. Les participants ont eu l’occasion d’observer poissons, crabes et échassiers et ont contribué à l’effort de collecte des déchets malheureusement abandonnés aux abords de ces espaces naturels protégés. Gageons qu’ils seront les ambassadeurs de ce message de sensibilisation pour une meilleure prise en compte de la mangrove, cet atout qui constitue un précieux patrimoine naturel et économique pour notre île. La Réserve naturelle se réjouit d’ailleurs de l’essor du birdwatching et du nombre grandissant de visiteurs attirés par la richesse et la diversité de l’avifaune de Saint-Martin.

Optimiser les moyens de gestion

­© Ifremer
© Ifremer

Que deviennent les données stockées sur nos ordinateurs ? Où seront-elles dans 20 ans ? Et après ? Question à laquelle l’IFRECOR et l’État ont apporté une réponse en ce qui concerne les récifs coralliens et les herbiers français. Présenté en Martinique en 2017 aux gestionnaires d’aires marines protégées de la région, dont Julien Chalifour, cet outil géré par IFREMER permet de stocker et sécuriser toutes les données recueillies par chacun, mais aussi d’en faciliter l’échange et donc de permettre une meilleure exploitation des connaissances, ainsi qu’une meilleure interprétation au niveau national. Une seconde formation technique autour de la bancarisation des données a été organisée par l’AFB le 15 mai 2019 en Guadeloupe, à laquelle le pôle scientifique de la Réserve naturelle - Julien Chalifour et Aude Berger - a été invité. Cette réunion a également été l’occasion pour les deux scientifiques de constater les avancées de l’outil et de rencontrer un grand nombre de partenaires de la Réserve collaborant pour la conservation des écosystèmes marins : services de l’État, gestionnaires,

Le comité consultatif - The advisory board meeting
Le comité consultatif - The advisory board meeting

Le comité consultatif de la Réserve naturelle s’est réuni dans les nouveaux bureaux de la Réserve, à Hope Estate, le 26 juin 2019. Il était présidé pour la première fois par la préfète Sylvie Feucher, qui a ouvert la séance en attirant l’attention sur le fait que l’île souffre sur le plan de la biodiversité et tout particulièrement les étangs. Cet événement annuel a permis à la Réserve naturelle de présenter et valider son budget 2018 et son budget prévisionnel 2019. Les actions prévues et en cours ont été présentées pour chacun des pôles par l’équipe de la Réserve. La préfète a proposé que le comité consultatif se réunisse deux fois par an, une première fois en janvier et une seconde fois en juin.

Le CRFA à la CCISM - The CRFA at the CCISM
Le CRFA à la CCISM - The CRFA at the CCISM

Le Conseil des rivages français d’Amérique (CRFA) du Conservatoire du littoral s’est réuni cette année à Saint-Martin en séance plénière, du 18 au 20 juin, à la CCISM. Les deux journées de travail ont été consacrées aux actions réalisées dans l’année et aux projets à venir, l’idée étant de préserver au mieux les littoraux de Guyane, de Guadeloupe, de Martinique, de Saint-Barth et de Saint-Martin. Sollicité pour s’exprimer au nom de la Réserve naturelle, Nicolas Maslach a mis en avant le fait qu’il était important de conforter les partenariats défendant les intérêts de la Réserve et sa réglementation. Il a souligné l’état d’esprit d’impartialité et de bienveillance, et surtout la volonté de la Réserve d’être un outil au service de Saint-Martin et des Saint-Martinois.

Toute l’équipe de la Réserve naturelle s’est mobilisée pour repêcher 256 chaises longues de l’étang des Salines d’Orient, emportées depuis le club Orient par les vents d’Irma. Une journée a été nécessaire pour remplir cette mission, avec une aide efficace des jeunes de l’ACED. La location d’un chariot manuscopique a facilité le travail, avant de transporter tout ce matériel hors d’état à l’écosite de Grandes Cayes.

Table neuve à Tintamare - New table at Tintamare
Table neuve à Tintamare - New table at Tintamare

Mis à mal par le cyclone Irma, les équipements mis en place par la Réserve naturelle sont progressivement remis à la disposition des usagers. Ainsi, à Tintamare, où il ne restait que trois tables en bois, deux tables neuves supplémentaires attendent depuis peu les pique-niqueurs. Des pique-niqueurs qui vont se réjouir d’apprendre que trois tables identiques ont été installées sur l’îlet Pinel, deux entre les restaurants et la troisième à droite de l’embarcadère, en arrivant, à l’ombre d’un joli catalpa. Ces cinq meubles ont été fabriqués par les élèves de l’atelier charpente et menuiserie du lycée polyvalent, comme l’avaient été les tables précédentes. Un grand merci à ces jeunes de la part de la Réserve naturelle!

Titouan Pageaud
Titouan Pageaud

Titouan Pageaud, 18 ans et étudiant en faculté de sports à Nice, a vécu plus de dix ans à Saint-Martin. Nostalgique de son île, il est heureux de travailler pendant ses vacances comme garde à la Réserve naturelle. «Quand on a grandi ici, on se rend compte de l’importance de la nature, et ça me plaît de me rendre utile pour l’environnement de Saint-Martin» nous a-t-il confié.

Améliorer les connaissances sur le patrimoine naturel et le fonctionnement des écosystèmes

Colette Buisson
Colette Buisson

Colette Buisson, en stage à la Réserve naturelle du 15 avril au 30 août, a pour mission le déploiement et le suivi de la colonisation des habitats artificiels sous-marins, dans le cadre du projet BioHab2. Étudiante à l’institut Intechmer de Cherbourg (CNAM), elle suit depuis trois ans une formation de cadre technique en génie de l’environnement marin. Afin de parfaire sa mission, elle a récupéré toutes les données des suivis concernant BioHab2, mis en place sur le site de Tintamare, et va participer à l’implantation d’un second habitat artificiel, non loin d’Anse Marcel, toujours dans la Réserve naturelle. Plongeuse certifiée, elle participe également aux autres suivis scientifiques de la Réserve - coraux, herbiers, oiseaux - et rendra son rapport en fin de stage, pour une soutenance à Intechmer en septembre. Ce stage à Saint Martin est l’occasion pour elle d’acquérir une solide expérience professionnelle dans des domaines variés et appliqués en matière de gestion des peuplements végétaux et animaux.

Renforcer l’ancrage territorial et régional de la Réserve

Le Comité français de l’UICN © Antoine Tomaselli
Le Comité français de l’UICN © Antoine Tomaselli

Nicolas Maslach, directeur de la Réserve naturelle de Saint-Martin était parmi les 300 représentants des organisations, experts et partenaires du Comité français de l’UICN, qui s’est tenu le 12 juin 2019 à Marseille. L’objectif de ce comité était de préparer le Congrès mondial de la nature de l’UICN, prévu du 11 au 19 juin 2020 à Marseille. Cet événement a permis de débattre de 28 recommandations concernant plusieurs grands enjeux de la préservation de la nature à l’échelle mondiale. Une liste pour laquelle la Réserve naturelle va présenter sa candidature, comme elle l’avait fait en 2017, hélas juste avant le passage du cyclone Irma. Cette Liste verte compte 46 sites, dont 14 en France métropolitaine et d’outre-mer. La Liste verte des zones protégées et conservées de l’UICN est la première norme mondiale de meilleures pratiques en matière de conservation par zones. Il s’agit d’un programme de certification d’aires protégées et conservées (parcs nationaux, sites naturels du patrimoine mondial, aires conservées par les communautés, réserves naturelles, etc.) gérées de manière efficace et régies de manière équitable.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), fondée en 1948 à Fontainebleau, est une alliance de plus de 1 300 organismes membres et 10 000 experts, présents dans 160 pays. Créé en 1992, le Comité français de l’UICN est le réseau des organismes et des experts de l’UICN en France. Il regroupe 2 ministères, 8 organismes publics, 42 organisations non gouvernementales et plus de 250 experts. Il a pour but de contribuer à la conservation de la biodiversité et à une utilisation durable et équitable des ressources naturelles, conformément à la mission de l’UICN définie au niveau mondial.
Nicolas Maslach à la tribune, au Sénat Renforcer
Nicolas Maslach à la tribune, au Sénat Renforcer

Invité au Sénat par Michel Magras, sénateur président de la commission outre-mer, et par l’Agence française de la biodiversité, Nicolas Maslach a activement participé au colloque du 6 juin 2019, consacré à la biodiversité du bassin Atlantique, en présence d’Annick Girardin, ministre des outre-mer. Ce colloque fait partie d’un cycle sur la biodiversité ultramarine, destiné à mieux faire connaître les atouts et les faiblesses du patrimoine naturel de ces territoires lointains aux élus, ainsi que les enjeux, les défis et les perspectives dont ils font l’objet. Le directeur de la Réserve naturelle a présenté deux sujets, illustré chacun par une vidéo. Le premier était consacré à BioHab2, cet habitat artificiel immergé dans les eaux de la Réserve et constitué de débris post-Irma, dépollués si nécessaire et recyclés. Ces structures innovantes permettent aujourd’hui aux poissons et aux crustacés d’y trouver refuge et d’augmenter ainsi leurs conditions de survie. La seconde intervention de Nicolas Maslach s’est intéressée à l’Institut caribéen de la biodiversité insulaire. Pour découvrir la vidéo de cette présentation, suivez le lien :

http://videos.senat.fr/video.1187574_5cf6f0bad3618.biodiversites-du-bassin-atlantique?timecode=15363000

Franck Roncuzzi, en charge du pôle technique et police de la nature, en compagnie de Vincent Oliva, garde à la Réserve naturelle et chargé de mission éducation à l’environnement, ont participé au 38ème congrès des Réserves naturelles de France, du 5 au 8 juin 2019 à Le-Mônetier-les-Bains, dans les Hautes-Alpes. Ils y ont retrouvé près de 350 autres gestionnaires de réserves naturelles. Respectivement référent du pôle police et du pôle éducation au sein de la commission outre-mer, ils ont été reconduits dans cette mission.

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