2023, un triste record de température et de blanchissement corallien

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Acropora blanchi fin 2023 | Acropora bleached by the end of 2023
Acropora blanchi fin 2023

Action CS2 – Réaliser le suivi et l’évaluation de l’état de santé des communautés benthiques récifales

Action MS 39 – Participer à des colloques régionaux, nationaux et internationaux

Du 18 au 22 septembre 2023, l’Initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) a orchestré une rencontre à Saint-Barthélemy, appuyée par l’Agence Territoriale de l’Environnement (ATE). Cette assemblée a mobilisé des représentants des services de l’État des Antilles françaises et des spécialistes des milieux coralliens, dans le but d’examiner l’état des récifs coralliens, les stratégies de conservation et les avancées scientifiques. Les discussions ont également porté sur les défis émergents, tels que les maladies coralliennes, les perturbations climatiques et les récents épisodes de blanchissement des coraux.

En août 2023, la Martinique et la Guadeloupe ont été témoins d’un blanchissement corallien d’une ampleur inégalée depuis 2005, phénomène qui s’est étendu quelques semaines plus tard à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Ce blanchissement, qui se manifeste lorsque les températures de l’eau excèdent 30°C, dépend de l’intensité et de la durée de cette hausse thermique. Les récifs coralliens des Antilles françaises ont donc enduré en 2023 un épisode majeur de blanchissement. Déjà éprouvés par une épidémie en 2019-2020 et par une maladie affectant les oursins diadèmes, défenseurs essentiels contre les macro-algues envahissantes, les coraux sont aujourd’hui encore plus vulnérables aux stress environnementaux. Plus précisément, la zooxanthelle, micro algue symbiotique et source d’énergie vitale pour les coraux, devient déficiente et même toxique sous l’effet du blanchissement. La bonne nouvelle – bien qu’aucune évaluation de l’impact réel de cet épisode n’ait été réalisée – reste que des observations ponctuelles au sein de la réserve naturelle de Saint-Martin révèlent un taux encourageant de rétablissement des coraux affectés, contrastant avec les situations observées en Martinique et en Guadeloupe. Il apparaît que la brièveté de la hausse des températures dans les eaux des Îles du Nord a pu modérer les conséquences du phénomène. Cet atelier technique de spécialistes a permis d’initier de nouvelles collaborations, notamment avec une experte algologue. Son expertise sera sollicitée en 2024 pour enrichir l’inventaire des algues marines des fonds de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. L’Office Français de la biodiversité (OFB) a été sollicité pour le financement de cette mission.

Après avoir organisé des prospections sous-marines pour confirmer ces signalements de blanchissement, l’Association de Gestion de la Réserve Naturelle de Saint-Martin (AGRNSM) a décidé de solliciter le fonds IFRECOR dédié afin de mettre en oeoeuvre une nouvelle évaluation de l’impact de l’événement, grâce à l’intervention d’un bureau d’études spécialisé. Une procédure de mise en concurrence a été diligentée pour sélectionner un bureau d’études expert en la matière et la réserve était en fin d’année dans l’attente de la sélection par les services de l’Etat de la proposition de services retenue. L’objectif : quantifier le phénomène et évaluer ses impacts sur les récifs de l’ile. Cette démarche de l’AGRNSM souligne l’engagement de l’association de gestion de la réserve naturelle comme porteur de projets locaux, pour faire face aux changements globaux, en collaboration avec les instances impliquées dans la conservation des récifs coralliens et des écosystèmes associés.

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Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées

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