Journal-25

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Journal-25

Nicolas Maslach, Direceur de la Réserve Naturelle de Saint-Martin

Nicolas Maslach, Directeur de la Réserve Naturelle de Saint-Martin

Depuis plus de 15 ans, la Réserve naturelle accomplit du mieux qu’elle le peut ses missions de conservation et de valorisation de l’environnement. Elle veille à ce que les sites terrestres et marins dont elle a la gestion restent intacts et naturels. Cette vigilance a pour conséquence que ces sites sont ceux dont notre île s’enorgueillit le plus aujourd’hui et qui participent le plus à l’attrait touristique du territoire. Ces efforts constants sont le résultat d’une vision et d’une stratégie à long terme, qui a permis à la Réserve de renforcer ses activités scientifiques, de nouer des liens avec ses pairs de la Caraïbe et d’établir des partenariats avec les quelques 80 sociétés partenaires qui accueillent plus de 400 000 touristes chaque année. C’est aussi cette vision à long terme qui va permettre à Saint-Martin d’innover en se dotant d’un outil multifonctions et unique dans la Caraïbe : l’Institut caribéen de la biodiversité. La réserve est fière d’apporter sa contribution au développement scientifique et culturel de Saint-Martin par l’intermédiaire de cet institut qui affirme aussi sa vocation touristique et économique et que nous avons le plaisir de vous dévoiler en partie dans cette édition.
 

L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées

Aperçu de l’Institut caribéen de la biodiversité insulaire
Aperçu de l’Institut caribéen de la biodiversité insulaire | A speak peek of the Caribbean Institute for Insular Biodiversity

Le cabinet d’architecture Véronique Descharrières a été choisi parmi les trois cabinets sélectionnés à la suite du concours lancé l’année dernière pour réaliser le projet d’Institut caribéen de la biodiversité.

Ce cabinet a entre autres réaménagé le Parc zoologique de Paris-Vincennes, un travail qui a donné lieu à la conception de six zones représentatives des écosystèmes de la planète. L’avant-projet proposé et retenu pour l’Institut présente plusieurs intérêts majeurs, dont une bonne maîtrise des coûts d’investissement et de fonctionnement, une structure en béton sur pilotis - atout supplémentaire sur un territoire soumis aux aléas cycloniques et sismiques - ainsi qu’une excellente isolation thermique. L’étude de l’ensemble du projet va continuer tout au long de l’année 2016, jusqu’au dépôt du permis de construire. Il va s’agir de définir les détails du futur Institut, qui abritera les différents pôles de la Réserve - gouvernance, administration, logistique, scientifique - l’antenne du Conservatoire du littoral, ainsi qu’un pôle universitaire. Une attention toute particulière sera accordée à la scénographie qui sera présentée au public. Un aquarium est prévu, ainsi qu’un auditorium et des pavillons dédiés aux espèces marines et terrestres, dans un environnement ludique et pédagogique. La Réserve naturelle continuera de bénéficier de l’appui de l’État jusqu’à la fin des études opérationnelles, au travers du contrat de développement.

The Nature Foundation in the field
La Nature Foundation sur le terrain

Comme la Réserve naturelle de Saint-Martin, la Nature Foundation de Sint Maarten s’intéresse aux différentes espèces de requins présentes autour de Saint-Martin.

Dans le cadre du programme néerlandais «Save our sharks», deux étudiants en stage à la Nature Foundation, encadrés par le bureau d’études IMARES, ont travaillé à la mise en oeuvre de l’inventaire des espèces de requins fréquentant les eaux des deux parties de l’île. Cette mission a complété l’échantillonnage existant avec l’observation de nouvelles espèces sur de nouvelles zones. Sur la partie française, en collaboration avec le pôle scientifique de la Réserve, de nouvelles espèces au stade juvénile ont pu être observées, confirmant le rôle de nursery des eaux côtières.

Marking a juvenile shark
Marquage d’un requin juvénile

Océane Beaufort a effectué une quatrième mission à Saint-Martin du 16 au 21 novembre 2015,

toujours en collaboration avec le pôle scientifique de la Réserve naturelle dans le cadre de la mission Negaprion. Cette spécialiste des requins était de retour du Panama, où elle a participé à un colloque scientifique du Gulf and Caribbean Fishing Institute, au cours duquel une session a été consacrée au suivi scientifique des requins et des raies. À Saint-Martin, il s’est agi de faire le tour des sites déjà identifiés comme zones de nursery pour les requins citrons, mais surtout d’observer la présence de juvéniles de requins dans une zone déjà observée précédemment, ainsi que la présence de juvéniles de raies léopards.

An archeologist at work
Un archéologue au travail

Saviez-vous que Saint-Martin recèle plus d’une vingtaine de grottes et cavités, dont cinq sur l’îlet de Tintamare?

Ces espaces cachés sont le plus souvent peu fréquentés, une caractéristique qu’apprécient les archéologues. Ils y ont en effet plus de chances qu’ailleurs d’y découvrir les éventuels indices de présence humaine ou animale accumulés au fil du temps et d’en dater les couches successives. C’est ainsi qu’une équipe de chercheurs spécialisés en archéologie est venue faire une inspection des cavités et des surplombs naturels fin février 2016. Originaires de Montpellier et de Guadeloupe, ces universitaires n’ont pas été déçus. Ils ont fait d’intéressantes découvertes et ont même complété l’inventaire des cavités existantes. Un rapport est en cours, mais chut! Le secret est essentiel pour la préservation de ces espaces mystérieux.

Camille Morin participated in «Reef Check»
Camille Morin a participé au «Reef Check»

Camille Morin, en stage à la Réserve naturelle entre novembre 2015 et février 2016, accomplit plusieurs stages pendant l’année de césure prévue par son école d’ingénieur en agronomie de Bordeaux

et a contribué à traiter et valoriser les données du suivi de l’état de santé des récifs et des herbiers dans et en dehors de la Réserve. Ce document, créé en 2008, répertorie la présence de la flore et la faune marines sur les stations étudiées - coraux, éponges, algues, gorgones, oursins, poissons, mollusques, herbiers... - ainsi que leur état de santé. Ce suivi s’affine et se renforce au fil du temps et l’on est passé de deux à six stations au total, à l’intérieur et hors des limites de la Réserve. La jeune étudiante a également participé au «Reef Check», le suivi mondial annuel des récifs coralliens, soutenu par la Quiksilver Foundation et qui permet d’avoir une vision internationale de leur évolution. Là encore, trois nouvelles stations - à Caye Verte, sur le sentier sous-marin de Pinel et au Rocher Créole - se sont ajoutées à la première station, mise en place à Saint-Martin en avril 2008 sur le spot de surf du Galion. L’intérêt particulier de tous ces sites est qu’ils sont gérés par La Réserve naturelle et régulièrement fréquentés par le public.

Maxence Morel

Maxence Morel, étudiant en master 2 à l’université de Corte, étudie la gestion intégrée du littoral et des écosystèmes.

En stage à la Réserve naturelle de février à juillet 2016, il se consacre à l’étude des cactus et du gaïac, sous la supervision de Caroline Fleury. Sa mission est de cartographier ces espèces protégées, mais également de mettre à jour l’état de santé du Melocactus intortus sur les sites de Cactus Place et de Babit Point, ce cactus étant menacée depuis 2011 par la chenille Cactoblastis et son papillon. Ce lépidoptère, présent à Saint-Barthélemy où il a fait des ravages, a été importé en 1957 à Nevis. L’étudiant a recensé les trois quarts des cactus de Tintamare et son travail a permis d’identifier Opuntia rubescens, une espèce de cactus protégée dont on ignorait jusque-là la présence sur l’îlet. À Tintamare toujours, notamment sur les falaises mais aussi autour de North Cove, il a déjà recensé plus d’une centaine de gaïacs, que l’on trouve à Saint-Martin uniquement sur les hauteurs non aménagées.

Le cactus Opuntia rubescens

This turtle had numerous tumors due to a herpes virus.
Cette tortue présente de nombreuses tumeurs dues à un herpès virus

Alerté par un riverain de la baie de Cul-de-Sac, les agents de la Réserve ont récupéré le cadavre d’une tortue verte échouée sur la plage.

L’animal présentait de nombreuses tumeurs, typiques de la fibropapillomatose. Cet herpès virus, originellement connu dans les eaux de Tahiti, touche à présent les tortues du monde entier. L’occurrence de cette maladie, normalement non transmissible à l’homme, souligne l’importance de ne pas toucher les tortues, notamment pour ne pas favoriser la transmission du virus d’un individu à l’autre. La Réserve est en charge du réseau local d’échouage des tortues marines et des mammifères marins et invite les témoins à lui signaler les échouages ou lui transmettre toute information au 06 90 34 77 10 ou science@rnsm.org.

La maîtrise des impacts anthropiques sur les espaces protégés

La baie de Cul-de-Sac envahie par les sargasses
La baie de Cul-de-Sac envahie par les sargasses

Comment traiter les sargasses sans porter atteinte à l’environnement et notamment à la ponte des tortues marines.

C’était le thème de la formation dispensée aux brigades vertes le 21 octobre 2015 par le pôle scientifique de la Réserve naturelle. La création de ces brigades répond à la problématique des sargasses et émane d’une collaboration entre la Préfecture, la Collectivité et la Réserve naturelle. Deux groupes d’une douzaine de jeunes brigadiers accompagnés de leurs encadrants ont été sensibilisés à la stratégie la plus écologique de ramassage des sargasses et de leur évacuation. Ils ont d’abord découvert la biologie des tortues marines et leur cycle de vie et appris, entre autres, comment on peut utiliser d’éventuels engins mécaniques sans détruire les nids de tortues, ou encore à quel endroit il était conseillé de stocker les sargasses pendant leur égouttage, loin des nids qu’elles étoufferaient. Julien Chalifour leur a expliqué qu’il existait deux types d’algues, dans lesquels vivaient de tout petits poissons-crapauds, des crevettes d’un centimètre de long environ, de petites limaces et surtout des hydraires plus connus sous le nom de «brûlants». Il faut éviter de toucher ces animaux coloniaux qui ressemblent un peu à des fleurs, car ils sont urticants.

Charlotte Bousquet
Charlotte Bousquet

Pourquoi y a-t-il tant de tortues vertes à Tintamare?

Parce qu’elles y sont protégées, bien sûr, mais surtout parce qu’elles se nourrissent sur l’herbier qui en tapisse les fonds. C’est dire l’importance de cet écosystème et la nécessité de sa bonne gestion, notamment par la présence de dix-sept corps-morts, mis à la disposition des plaisanciers par la Réserve. Cet herbier est l’objet de la mission de Charlotte Bousquet, étudiante à l’université de La Rochelle en master 2 «sciences de l’environnement et de l’écologie littorale», en stage à la Réserve naturelle de février à juillet 2016. L’étudiante a commencé par étudier et décrire cet herbier, avant d’observer l’usage des navires qui parfois jettent l’ancre, soit parce que tous les corps-morts sont utilisés, soit sans raison valable. Le coeur de sa mission va consister à déterminer les différents usages des bateaux sur trois zones : la zone de mouillage sableuse, la zone sableuse en arrière du mouillage et la zone d’herbier où les bateaux jettent parfois l’ancre. Sur la base de ces résultats, elle formulera des préconisations pour une gestion optimale de ces trois zones, afin d’en améliorer la conservation

Une tortue dans son élément

Les chaînes d’ancre détruisent l’herbier

Biohab St.Barth
Biohab St.Barth

Dans un contexte mondial de raréfaction du couvert corallien, les projets d’habitats artificiels sousmarins se multiplient, l’objectif étant de développer la biomasse en favorisant la survie des poissons et des crustacés.

Invité à Saint-Barthélemy début mars par l’Agence de l’environnement à l’occasion de la «Semaine de la mer», Julien Chalifour a présenté le projet BioHab, mis en place depuis 2014 dans les fonds de la Réserve naturelle de Saint-Martin, et dont les résultats ont dépassé les espérances. Cinq mois après la mise en place des modules en parpaings, 33 espèces s’étaient installées sur ce site auparavant désert et l’on comptait 151 individus pour 100 mètres carrés, dont 63 langoustes royales, soit une densité bien supérieure à celle que l’on observe sur les récifs naturels! D’autres intervenants ont présenté leurs projets sur la thématique de la restauration des massifs coralliens et notamment le procédé Biorock, dont l’objectif est de stimuler la croissance du corail avec la circulation d’un courant électrique. Ces diverses initiatives sont des projets complémentaires visant sur le long terme à permettre le maintien et la restauration de nos écosystèmes récifaux.

Actions de Police

Kite surfing forbidden at Galion!
Kitesurf interdit au Galion!

Le kitesurf est interdit au Galion par arrêté préfectoral, mais certains usagers ne l’entendent pas de cette oreille.

Deux procès-verbaux ont été dressés à l’encontre de deux kitesurfers, qui se sont opposés au contrôle des gardes et ont refusé de donner leur identité. Ils seront convoqués au tribunal correctionnel et risquent jusqu’à 1500 euros d’amende. Par ailleurs, 5 kitesurfers ont été verbalisés et ont dû payer 135 euros en timbre-amende

 

78 patrouilles en 3 mois

Depuis le 1er janvier 2016, l’équipe des gardes de la Réserve naturelle a procédé à 78 patrouilles et a enregistré 17 contrôles non conformes. Les patrouilles peuvent avoir lieu le weekend, mais pas systématiquement, le calendrier des patrouilles étant décidé en fonction de l’ensemble des activités des gardes.

Le Rocher Créole Creole Rock © Christophe Joe
Le Rocher Créole Creole Rock © Christophe Joe

 Nourrir les poissons dans la Réserve naturelle est interdit.

Un opérateur de sorties en mer l’a appris à ses dépens après que les gardes l’aient surpris en train de nourrir les poissons avec ses clients, au mouillage au Rocher Créole. Il a été interdit de Réserve naturelle durant les fêtes de fin d’année, pendant deux semaines. Le nourrissage des poissons est interdit pour de nombreuses raisons, dont voici quelques-unes : certains poissons peuvent devenir agressifs et des espèces dangereuses peuvent être attirées, cet apport artificiel de matières organiques peut avoir un impact négatif sur l’environnement, la nourriture peut polluer l’eau, les aliments proposés sont inadaptés aux poissons de mer et peuvent avoir des conséquences sur leur santé... 

Une société basée à Saint-Barth et partenaire de la Réserve naturelle a été exclue pendant deux semaines de la Réserve,

pour avoir pratiqué le Sea-Doo - un petit scooter des mers dont l’usage est interdit dans la Réserve - à Tintamare. Cette société avait été mise en garde à plusieurs reprises, sans de toute évidence en tenir compte.

Contrôle d’un pêcheur en mer | Control of a fisherman at sea
Contrôle d’un pêcheur en mer | Control of a fisherman at sea

Du 16 au 19 janvier, l’équipe des gardes de la Réserve naturelle a participé à une mission interservices en mer,

aux côtés de la brigade nautique de la gendarmerie, de la direction de la Mer et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Les gardes de la Réserve et une équipe de l’ONCFS ont procédé à plusieurs contrôles de pêche, à bord du bateau de la Réserve. Ces contrôles ont eu lieu dans les eaux et hors des eaux de la Réserve et ont donné lieu à des saisies de lambis et de poissons réglementairement trop petits pour être pêchés. Des lambis ont également été saisis sur le marché aux poissons.

10 kilos de burgaux remis à la mer

Cinq pêcheurs de burgaux ont été pris en flagrant délit,

par les gardes et dix kilos de burgaux trouvés dans un seau ont été remis à l’eau, en bordure de la plage de Wilderness. Un procès-verbal a été dressé pour pêche interdite dans la Réserve naturelle au titre du code rural de procédure maritime, ainsi que pour outrage.

La restauration des milieux et des populations dégradées

Ruines de l’ancien hôtel au Galion | Ruins of the old hotel at Galion
Ruines de l’ancien hôtel au Galion | Ruins of the old hotel at Galion

Les ruines de l’ancien hôtel en bordure de la plage du Galion ne seront bientôt plus qu’un disgracieux souvenir.

La procédure suit son cours et le marché de démolition a été notifié aux deux entreprises attributaires. La première, chargée de désamianter le site, viendra de Martinique. Les travaux, d’une durée de deux mois environ, débuteront dans le courant du mois d’avril et les débris amiantés seront envoyés en métropole par bateau pour leur recyclage. La seconde entreprise s’attaquera au chantier de démolition proprement dit vers la fin de l’été pour laisser place nette fin 2016. L’objectif du Conservatoire du littoral dans ce projet est de restaurer les parties dégradées de ce site magnifique et de maintenir sa naturalité, tout en prévoyant des aménagements pour l’accueil du public. Pendant la durée des travaux, le Conservatoire va se rapprocher de la Collectivité et des différents usagers du site, afin de mettre en place des partenariats. Une première autorisation d’occupation temporaire a été signée avec la Collectivité pour la mise en place d’un poste de secours près de la piscine flottante

Babit Point, un beau site sauvage Babit Point, a beautiful undeveloped site
Babit Point, un beau site sauvage Babit Point, a beautiful undeveloped site

Grâce à l’Association syndicale libre d’Oyster Pond (ASLOP) et au Conservatoire du littoral, le site remarquable de Babit Point est retourné à son état naturel...

et le restera. La maison en ruines a été détruite et une clôture mise en place tout autour de la parcelle afin d’empêcher l’accès des véhicules. Il reste à procéder à la restauration écologique des parties dégradées ainsi qu’à l’aménagement d’une petite zone d’accueil au départ du site, ce que prévoit de faire le Conservatoire, qui va prochainement lancer une consultation auprès des riverains. Mais le public est d’ores et déjà invité à découvrir Babit Point, un site venté et aride, où les Melocactus intortus - les fameux «tèt à l’anglé» - abondent et dont la vocation est de rester sauvage.

La communication et l’éducation environnementale

L’observatoire aux oiseaux de l’étang de Chevrise  The bird observatory at the Chevrise salt pond
L’observatoire aux oiseaux de l’étang de Chevrise The bird observatory at the Chevrise salt pond

Comme nous l’annoncions dans notre édition précédente, l’observatoire aux oiseaux de l’étang de Chevrise est ouvert au public,

en bordure de l’espace de stationnement de la résidence Mont Vernon. Il est ainsi possible d’observer dans les meilleures conditions l’avifaune qui fréquente l’étang de Chevrise. Cet étang détient la palme du «birdwatching» en matière de densité, puisque l’on peut y observer plus de 1000 oiseaux en seulement un quart d’heure! Grâce à ses quatre observatoires - à l’étang de la Barrière à Cul-de-Sac, l’étang du cimetière à Grand-Case, la mare Lucas à Oyster Pond et maintenant l’étang de Chevrise - Saint-Martin se fait une vraie place dans le tourisme lié au «birdwatching », en pleine expansion, notamment aux Etats-Unis. Il reste à aménager les abords et à concevoir et réaliser les panneaux d’accueil, qui informeront les amis des oiseaux sur les espèces présentes

Des collégiens de Marigot dans la mangrove | Middle school students from Marigot in the mangrove
Des collégiens de Marigot dans la mangrove | Middle school students from Marigot in the mangrove

Après un premier contact très réussi (lire article suivant), la Réserve naturelle a cette fois reçu des élèves de 6ème du collège du Mont des Accords, le 23 février.

Julien Chalifour et Caroline Fleury, son adjointe, ont réalisé une animation dans le cadre de la journée internationale des zones humides, si souvent négligées parce que méconnues. Ce second rendez-vous scientifique fut l’occasion de s’immerger au sein de la mangrove et de découvrir les espèces qui la composent, son rôle épuratoire et de nurserie de poissons, ainsi que de zone de repos et d’alimentation des oiseaux. Ils ont exposé les pressions qu’elle subit du fait de sa position stratégique en bordure du littoral, dont les principales sont les remblais et le défrichement, qui réduisent sa surface. Puis ils ont enchaîné sur le rôle de la Réserve naturelle et du Conservatoire du littoral, qui ont mis en place différentes actions dans leur mission de protection et de restauration des étangs : réglementation à respecter, reboisement par la plantation de jeunes pousses, suivis des oiseaux, de la qualité de l’eau, des surfaces de palétuviers... Cette présentation a été l’occasion de faire le lien avec la problématique des sargasses, dont le développement est intimement lié au défaut d’épuration des eaux provenant de nos iles, dont les rejets enrichis en matière organique favorisent la pousse des algues

Les récifs protègent de la houle la plage et la mangrove | The reefs protect the beaches and mangroves from large swells
Les récifs protègent de la houle la plage et la mangrove | The reefs protect the beaches and mangroves from large swells

Sensibiliser les jeunes aux impacts du changement climatique sur les écosystèmes de l’île.

Voici le thème que Julien Chalifour, en charge du pôle scientifique à la Réserve naturelle, a développé pour les élèves des classes bilingues - français et anglais - du collège du Mont des Accords, le 9 décembre 2015. Cette intervention s’est déroulée en réponse à une invitation de l’établissement, dans le cadre d’une exposition organisée par ces jeunes autour de l’environnement. À cette occasion, un auditoire attentif a pris conscience de l’importance pour chaque individu de réduire son empreinte sur le milieu naturel, le risque étant d’une part de dégrader le cadre de vie et d’autre part de limiter l’efficacité des services écosystémiques, ces «services» que la nature nous rend sans que l’on en ait forcément conscience. Julien Chalifour leur a ainsi exposé l’importance du rôle des récifs, qui protègent de la houle la plage et la mangrove, laquelle mangrove contribue à l’épuration des eaux qui vont à la mer et sert également de nurserie pour les alevins, qui constituent eux-mêmes la future ressource économique des pêcheurs.

L’optimisation des moyens pour assurer la qualité des missions

Julie Walker
Julie Walker

Bienvenue à Julie Walker à Saint-Martin! Début janvier, la nouvelle représentante du Conservatoire du littoral à Saint- Martin et à Saint-Barthélemy

a repris avec enthousiasme le flambeau que lui a remis Olivier Raynaud, aujourd’hui directeur de l’Agence territoriale de l’environnement de Saint- Barth. Juriste spécialisée dans le droit de l’environnement, Julie Walker nous arrive du Conservatoire des espaces naturels d’Aquitaine. Elle y était responsable du département de la Gironde, où ses missions principales ont consisté à favoriser la connaissance, la protection, la gestion et la valorisation des espaces naturels.

Elle a pratiqué à la fois la maîtrise foncière, que ce soit par acquisition ou par conventionnement, et la gestion de site, ce qui représente un atout important pour le Conservatoire du littoral. Toute l’équipe de la Réserve naturelle se réjouit de son arrivée et lui fait part de ses encouragements.

Le renforcement de l’intégration régionale

Caroline Fleury, qui tous les mois assure l’inventaire et le suivi scientifique des oiseaux limicoles autour de dix étangs de Saint-Martin pour le pôle scientifique de la Réserve,

a pu faire valoir que les Antilles françaises abritent un grand nombre d’espèces migratrices et résidentes lors de la réunion nationale des contributeurs à l’observatoire des limicoles côtiers, ces oiseaux qui vivent sur les zones humides côtières. L’événement s’est déroulé les 17 et 18 novembre 2015 au coeur de la Camargue, au Domaine de la Tour du Valat, centre de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes. Cette réunion a été pour la jeune scientifique l’occasion de rencontrer les référents nationaux au sein de l’association Réserves naturelles de France, mais aussi de parfaire ses compétences en termes de suivi des oiseaux. Bien sûr, les saisons d’observation des oiseaux migrateurs sont décalées entre Saint-Martin et la Camargue, nombre des oiseaux observés à la belle saison en Europe étant domiciliés sous les tropiques quand vient le froid.

Une visioconférence entre la Martinique, la Guadeloupe et Saint-Martin a réuni les membres de la commission «whalewatching» d’Agoa, le 18 février 2016.

Le but était de proposer un guide des bonnes pratiques pour mieux encadrer cette activité commerciale, aujourd’hui réglementée par une charte basée sur le volontariat. L’objectif serait de passer de cette charte à un arrêté préfectoral, en gardant l’esprit du texte original et en concertation avec les opérateurs, l’idée n’étant pas de nuire à cette activité écotouristique, mais de renforcer la protection des mammifères marins

Le public a répondu en nombre à l’invitation d’Agoa © Jean Vallette
Le public a répondu en nombre à l’invitation d’Agoa © Jean Vallette

Le «Kozé Agoa» organisé le 5 novembre 2015 au Centre culturel de Sandy Ground a eu pour objectif d’informer la population sur le sanctuaire des mammifères marins dans les Antilles françaises.

200 personnes environ ont assisté à cette conférence et ont appris grâce à Sophie Bedel qu’au moins 25 des 31 espèces de mammifères marins de la Caraïbe fréquentaient le sanctuaire, dont certaines espèces peu connues, comme la baleine à bec de Gervais. Daniel Langlois, directeur du Parc marin canadien de Saguenay Saint-Laurent et membre du conseil de gestion, a présenté un court-métrage sur les baleines à bosse, qui se nourrissent dans les eaux canadiennes en été afin de prendre des forces avant de descendre passer l’hiver dans les eaux de la Caraïbe, où elles se reproduisent et mettent bas. Jean-Pierre Concaud, opérateur de «whalewatching» en Guadeloupe, a parlé d’une activité en plein essor, une vingtaine de sociétés s’adonnant à l’observation des mammifères marins en Martinique et une dizaine en Guadeloupe, avec obligation de respecter une stricte réglementation, arrêtée par la préfecture. La directrice de l’Office du tourisme de Saint-Martin, Kate Richardson, lui a succédé en évoquant la nécessité de mener une politique de tourisme durable, notamment en développant l’écotourisme et pourquoi pas le «whalewatching». L’antenne de Saint- Martin de l’association Mon Ecole, Ma Baleine a présenté un court film pédagogique réalisé avec une classe primaire de Grand-Case.

Paul Hoetjes a reçu en cadeau une carte marine montrant les deux sanctuaires, Agoa et Yarari © Jean Vallette
Paul Hoetjes a reçu en cadeau une carte marine montrant les deux sanctuaires, Agoa et Yarari © Jean Vallette

Paul Hoetjes, coordinateur de la politique de la nature au ministère néerlandais des affaires économiques et de la nature, a présenté le sanctuaire Yarari à l’occasion du conseil de gestion, le 6 novembre 2015.

Yarari, comme Agoa, est un terme amérindien que l’on pourrait traduire par «havre de paix» ou «lieu de bienêtre ». Comme pour Agoa, il s’agit de protéger les mammifères marins, mais aussi les requins et les raies. Concrètement, une réglementation détaillée définit la protection de ces animaux marins dans les domaines les plus divers, comme le transport maritime, les compétitions de bateaux à moteur ou l’interdiction formelle de pêcher un requin. Yarari concerne les eaux nationales de Saba et de Bonaire, toutes deux partie intégrante du royaume des Pays-Bas, et bientôt Saint-Eustache. Sint Maarten, Curaçao et Aruba ont fait connaître leur intérêt pour le projet, mais devront le soumettre au vote de leurs élus. L’idée est de multiplier les aires marines protégées dans toute la Caraïbe, où les mammifères marins sont encore parfois chassés, comme à Saint-Vincent, Bequia et dans les Grenadines.

Conseil de Gestion
De gauche à droite / From left to right : Romain Renoux, de la Réserve naturelle, représentant du sanctuaire Agoa à Saint-Martin; Benoît Chauvin, élu de Saint-Barthélemy et vice-président d’Agoa ; Yvon Combes, président d’Agoa ; Ramona Connor, vice-présid

Agoa est géré par l’Agence des aires marines protégées et dirigé par un conseil de gestion.

Après une première réunion en Martinique le 21 mai 2015, ce conseil a tenu son second meeting à Saint-Martin, le 6 novembre 2015. Les 53 membres du conseil de gestion d’Agoa ont travaillé sur un ordre du jour chargé, l’un des points-phare étant le résultat d’une grande étude sur l’activité commerciale dans les eaux d’Agoa, qui représente une menace potentielle pour les mammifères marins. Ils ont réfléchi aux mesures à prendre pour renforcer la protection de ces grands animaux et ont décidé, par exemple, que les opérateurs de «whalewatching» bénéficieraient à l’avenir d’une formation visant à leur inculquer les meilleurs comportements en mer et à mieux connaître les différentes espèces et leur mode de vie. À plus long terme, les grands navires, paquebots et bateaux de transport, qui représentent un danger de collision potentielle avec les grands mammifères marins, seront sensibilisés à la nécessaire prise en compte de leur protection. Le conseil a accueilli avec bonheur la création du sanctuaire Yarari et a officiellement proposé que les deux zones marines protégées soient jumelées.

Agoa autour de Saint-Martin et Saint-Barthélemy
Agoa autour de Saint-Martin et Saint-Barthélemy

Heureux de voir la surface de protection des mammifères marins dans la Caraïbe s’étendre,

Romain Renoux, représentant du sanctuaire Agoa à Saint-Martin, et Amandine Eynaudi, responsable d’Agoa à l’Agence des aires marines protégées, travaillent sur un protocole d’échanges entre Agoa, Yarari et le sanctuaire dominicain de La Samana. Cinq axes de coopération devraient voir le jour:

  • Une coopération scientifique avec des échanges en matière d’information technique et de protocoles scientifiques, pour arriver à harmoniser les pratiques dans les trois sanctuaires en matière de suivi, avec des méthodes d’acquisition de données identiques.
  • Une uniformisation de la gestion de ces aires marines protégées, avec la réalisation d’un plan de gestion, la définition d’indicateurs et l’adoption d’un guide de whalewatching commun.
  • La transparence dans la gouvernance entre les sanctuaires, avec notamment l’invitation des uns ou des autres lors de réunions importantes.
  • Des outils de sensibilisation à l’environnement communs : flyers, affiches, vidéos..
  • Et enfin la valorisation de cette initiative caribéenne à l’échelle mondiale, pour renforcer les liens entre les sanctuaires et ainsi la protection des mammifères marins.

 

On repère les baleines à bosses à leur souffle puissant  © Christophe Joe
On repère les baleines à bosses à leur souffle puissant | Humpback whales can be identified by their powerful blast © Christophe Joe

Amie des baleines Les grands cétacés ne sachant pas qu’ils risquent d’être percutés par un voilier en régate, le sanctuaire de protection Agoa

s’est chargé d’informer les organisateurs de la Heineken Regatta et de sensibiliser les marins y participant pour éviter les collisions. Cette information s’est déroulée sur plusieurs niveaux, en commençant par un briefing des organisateurs au sujet des risques, tant pour les mammifères que pour les hommes, ainsi que sur la bonne conduite à tenir en cas de rencontre fortuite avec l’un de ces grands animaux. L’information a été reçue avec grand intérêt par le comité de course et un flyer récapitulant toutes les préconisations a été glissé dans le «race book» de chaque participant. Parallèlement, la même information a été reprise dans l’arrêté préfectoral réglementant la circulation maritime dans les eaux françaises à l’occasion de la régate, qui s’est déroulée comme chaque année le premier week-end de mars. L’organisation de la régate a bien joué le jeu en invitant Romain Renoux à bord d’un bateau du comité à partir en éclaireur repérer une éventuelle baleine. «2016 a été l’année d’un excellent partenariat entre la Heineken Regatta, la Réserve naturelle et Agoa», a conclu Romain, qui souhaite mettre en place les mêmes échanges avec les organisateurs de la Bucket et des Voiles de Saint-Barth.

@ Cayman Islands

Le projet européen BEST touche au but. Sur le terrain, Amandine Vaslet, en charge avec Romain Renoux de coordonner le projet, ont terminé leurs consultations avec les acteurs locaux dans les différentes îles.

L’objectif de ces rencontres a été d’identifier les enjeux de biodiversité pour optimiser leur sauvegarde, en se basant sur les études scientifiques existantes, dans les 15 territoires européens de la Caraïbe. Après Saint-Barthélemy, la Guadeloupe, les six îles néerlandaises, Anguilla, la Martinique, les Îles Vierges Britanniques et Saint-Martin, Amandine Vaslet s’est rendue aux Turks and Caicos, à Montserrat et aux Îles Caïmans.

  •  Aux Turks and Caicos, comme pour les 14 autres iles européennes de la Caraïbe, l’objectif de la réunion du 16 novembre 2015 a été d’identifier les zones clés pour la biodiversité et de valider les profils d’écosystèmes, en présence du Department of Environment and Maritime Affairs, le Turks & Caicos National Trust, le Turks & Caicos Reef Fund, l’université britannique de Greenwich, la Marine Conservation Society britannique et une consultante en environnement.
  • À Montserrat, où les éruptions volcaniques ont profondément modifié les écosystèmes sur les deux tiers sud de l’ile, le projet BEST a été chaleureusement reçu du 24 au 27 novembre 2015 par le ministre de l’Environnement, le ministère de l’Agriculture, le Montserrat National Trust, la Royal Society for the Protection of Birds, la Coral Cay Conservation, l’initiative Blue Halo du Waitt Institute, le GIS center, l’association des pêcheurs, deux clubs de plongée, un opérateur touristique et une société de culture hydroponique. 
  • Aux Îles Caïmans, le 25 février 2016, au Département de l’Environnement, onze participants représentant le gouvernement, les associations environnementales et le Cayman National Trust ont validé avec Amandine Vaslet les zones de conservation pour la biodiversité, les listes d’espèces à protéger et les priorités d’actions de sauvegarde environnementale.

 

 

Le Grand Cayman Blue Iguana (Cyclura lewisi), une espèce endémique classée en danger sur la liste rouge de l’UICN

3ème colloque national des aires marines protégées
3ème colloque national des aires marines protégées

Nicolas Maslach, Romain Renoux et Julien Chalifour ont représenté la Réserve naturelle de Saint-Martin au 3ème colloque national des aires marines protégées,

qui s’est déroulé à Brest du 6 au 8 octobre 2015. Placé sous l’égide du Ministère de l’écologie, ce colloque est organisé tous les trois ans par l’Agence des aires marines protégées et l’Union mondiale pour la conservation de la nature. Plus de 500 professionnels concernés par la protection et les usages du milieu marin ont participé à cette rencontre : des gestionnaires, des socioprofessionnels, des scientifiques, des élus et des représentants des services de l’État et d’associations en provenance de toute la France métropolitaine et ultramarine. Au-delà des échanges techniques, ce colloque a permis de faire le bilan, à mi-parcours, de la stratégie nationale de création et de gestion des aires marines protégées (2010-2020) et de renforcer l’efficacité de gestion du réseau d’AMP afin de permettre à la France de tenir ses engagements nationaux et internationaux en terme de quantité et de qualité du réseau d’aires marines protégées. Organisés par plus de 50 organismes partenaires, les 24 ateliers ont permis une gestion opérationnelle des aires marines protégées en matière de financement, de pratiques et de gouvernance

Le 5 octobre 2015, veille du Colloque national des aires marines protégées, Romain Renoux a participé au Forum des gestionnaires d’aires marines protégées, réseau d’échanges techniques de 60 gestionnaires représentant une centaine d’AMP créé en 2001, dont il est le président. L’éconavigation était inscrite à l’ordre du jour, ainsi que d’autres questions, parmi lesquelles le projet d’Agence française pour la biodiversité ou le positionnement du réseau par rapport à la gestion de situation de crise, comme la crise requin à La Réunion.
L’invitation à la présentation publique | The invitation to the public presentation
L’invitation à la présentation publique | The invitation to the public presentation

Les chargés de mission sur les profils d’écosystèmes des sept «hubs» régionaux du programme européen BEST 3 se sont tous rencontrés à Bruxelles, à la Commission Européenne, en octobre 2015.

Les chargés de mission de la Caraïbe, de l’Amazonie, de la Macaronésie (Açores, Madères, Canaries, îles du Cap Vert), des zones polaire et subpolaire, de l’Atlantique Sud, de l’Océan Indien et du Pacifique ont ainsi eu l’opportunité de faire connaissance et de travailler sur les méthodologies employées pour définir les profils écosystémiques et les zones clés pour la biodiversité de leur région, en collaboration avec le CEPF (Critical Ecosystem Partnership Fund). La journée du 19 octobre a été consacrée à une présentation publique des résultats dans chaque région. À cette occasion, Amandine Vaslet a exposé le fruit des échanges qu’elle a menés avec Romain Renoux auprès de tous les acteurs de l’environnement dans les 15 îles européennes de la Caraïbe.

L’île d’Hispaniola a été du 7 au 15 novembre 2015 le lieu de rendez-vous de la protection des «hotspots» de la biodiversité,

grâce à la présence du Critical Ecosystem Partnership Fund (CEPF) et de ses invités, dont a fait partie Romain Renoux pour le projet européen BEST. La première partie des rencontres a eu lieu du 7 au 11 novembre à l’est de l’île, en Haïti, puis du 11 au 15 en République Dominicaine. La mission du CEPF s’apparente beaucoup à la mission BEST, qui d’une certaine manière la complète, puisque le CEPF s’intéresse avant tout dans le monde entier aux territoires les plus pauvres, qu’elle soutient dans la préservation de leurs écosystèmes. Comme BEST, avant tout financement, le CEPF réalise un profil d’écosystèmes afin d’identifier les priorités en termes de conservation de la biodiversité. L’idée, pour Romain Renoux, était d’apprendre de l’expérience du CEPF dans la région caraïbe, particulièrement en participant à son atelier d’évaluation de leur investissement dans la Caraïbe depuis 2010. Parmi les participants, on trouvait les bénéficiaires de financements, les bailleurs de fonds et les représentants des gouvernements.

Au titre du projet BEST, dont il assure avec Amandine Vaslet la coordination dans toute la Caraïbe européenne, Romain Renoux

a été invité au DCNA (Dutch Caribbean Nature Alliance) board meeting, les 27 et 28 octobre 2015, à Curaçao. Cette rencontre a été l’occasion idéale pour rencontrer en un même lieu les responsables environnementaux des six territoires néerlandais de la Caraïbe, avec lesquels il a pu valider les différents profils d’écosystèmes réalisés sur les territoires. La présence du gouverneur de Sint Maarten, Eugene Holiday, lui a opportunément permis de mettre en avant les enjeux en matière de biodiversité entre les deux parties de l’île.

Les territoires européens de la Caraïbe | European territories in the Caribbean
Les territoires européens de la Caraïbe | European territories in the Caribbean

Quatorze projets en faveur de la protection de l’environnement ont été présentés par les PTOM de la Caraïbe dans le cadre du programme BEST 2.0, qui prévoyait un financement à hauteur maximale de 400 000 € pour chaque dossier retenu.

Cinq experts - Cyril Barnerias (DEAL Martinique), Paul Hoetjes (outremer néerlandais, basé à Bonaire), Eric Newton (outremer néerlandais, basé à Curaçao), Tara Pelembe (outremer britannique), Yves Renard (expert de la Caraïbe, basé à Sainte-Lucie) ont été sollicités pour examiner chaque projet, notamment sur la base des profils d’écosystèmes réalisés par Amandine Vaslet. Depuis l’ouverture de l’appel à projets, l’équipe du hub caribéen de BEST 2.0, composé de Julie Belmont, chargée de mission BEST 2.0 au CARSPAW, et de Romain Renoux, a répondu à toutes les interrogations préalables des candidats et assisté ces derniers dans l’élaboration de leur projet, avant d’organiser le Comité de pilotage régional, rassemblant les 5 experts. Ces derniers se sont donc réunis du 15 au 17 décembre 2015, pour procéder à l’examen technique et scientifique de chaque dossier. Les propositions de projets ont été notées suivant des critères d’évaluation précis, établis au préalable par le Consortium BEST 2.0 et validés par la Commission européenne. Ce travail a permis d’établir un classement des projets, et toutes ces informations ont été transférées au secrétariat de BEST 2.0 puis à la Commission Européenne. Cette dernière a finalement sélectionné 4 projets, pour un budget total de 1,5 M€. Comme l’a exposé Romain Renoux lors de leur présentation à Bruxelles le 16 février, ces quatre projets ont en commun une dimension proche des réalités de leur territoire et une volonté de renforcement de ses capacités locales. BEST 2.0 va prochainement lancer un nouvel appel, ouvert à tous les PTOM, pour de plus petites subventions, s’élevant jusqu’à 100 000 €. Toutes les infos sur le site internet dédié à ce programme : portals.iucn.

And the four winning projects are....

The Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), en partenariat avec les autorités d’Anguilla, des Îles Vierges britanniques, des îles Caïmans, de Montserrat et des Turks & Caïcos. Ce projet prévoit le renforcement de la lutte et du contrôle des espèces invasives, animales (rats, chats sauvages, chèvres) mais aussi végétales. Les espèces invasives sont l’une des principales causes de diminution de la biodiversité, et ceci est particulièrement vrai sur les territoires insulaires.

  • Le gouvernement d’Aruba, avec la création du premier parc marin sur cette île, en partenariat avec une organisation scientifique néerlandaise
  • Imares (Institute for Marine Resources & Ecosystem Studies), l’équivalent néerlandais de notre Ifremer, propose un projet de restauration corallienne sur le principe de pépinières de coraux, à Saba, Saint-Eustache, Sint Maarten et aux Turks & Caicos, en collaboration avec les parcs marins de ces territoires.
  • The Department of Fisheries and Marine Resources of Anguilla porte un projet de préservation des tortues marines, en partenariat avec des ONG locales, une université britannique et le réseau Widecast.

 

Le comité de pilotage de tous les acteurs impliqués dans le projet BEST 3,

Le 10 février à Bruxelles, a été l’occasion pour Romain Renoux, coordinateur avec Amandine Vaslet de BEST dans toute la Caraïbe, de présenter les avancées en matière d’identification des zones clés de la biodiversité dans les quinze territoires européens de la région. Vingt ateliers de consultation regroupant 130 organisations ont été bouclés à ce jour et plus de 200 experts ont été consultés en matière d’environnement et de biodiversité. À ce jour, une soixantaine de zones clés sont répertoriées et le travail de synthèse en cours verra la publication en juin 2016 de la version finale du profil des écosystèmes de la Caraïbe.

Maria Zildar Richards & Romain Renoux © Alex Julien
Maria Zildar Richards & Romain Renoux © Alex Julien

Le groupe Mazda a fait une donation de 3 200 dollars à la Réserve naturelle de Saint-Martin

Pour son programme de protection des tortues marines. Maria Zildar Richards, directrice du groupe Mazda pour la Floride a remis ce chèque à Romain Renoux, le jeudi 25 février 2016 au Palm Beach... tout près d’un site de ponte de tortues.

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