Journal-43

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Journal-43

Favoriser la conservation des récifs coralliens et des espèces associées

Plongée sur un massif de corail
Plongée sur un massif de corail

Action CS1, CS3, PR2 et IP6

  • Actualisation de la cartographie
  • Développer et tester la réhabilitation corallienne et espèces associées (priorité 2)
  • Contribuer à la réhabilitation des récifs coralliens et des herbiers
  • Développer et valoriser les collaborations scientifiques (priorité 1)

Attributaire du projet ReCorEA lancé par l’Office français de la biodiversité (OFB) pour la résilience des récifs coralliens et leurs écosystèmes associés (herbiers et mangroves), la réserve naturelle a recruté Clément Bonnardel au poste de chef de ce projet, dont la priorité réside dans la révision et le renforcement du parc mouillages et d’équipements légers (ZMEL). Il est prévu en quatre phases.

Phase préliminaire

Il s’agit de mettre à jour la cartographie des zones terrestres et maritimes de la réserve, qui date du début des années 2000, mais aussi de créer celle des zones adjacentes, en dehors de la réserve : Grand-Case, Anse Marcel, Cul-de-Sac et la baie Orientale... La cartographie des habitats terrestres et sous-marins s’appuie sur un processus de reconnaissance automatisée par ordinateur à partir d’images satellite. Pour cela, le prestataire i-Sea fait appel à des relevés de terrain actuels mis en oeoeuvre par le chef de projet et l’ensemble de l’équipe de gestion, afin de caractériser et de localiser un échantillon robuste des habitats présents : sable, mangrove, récif corallien, herbier... Ces nouvelles cartes vont aussi permettre de suivre la fréquentation nautique de ces espaces, l’évolution du trait de côte, ainsi que l’existence de panaches turbides d’eau troublée par des rejets de ravines ou d’eaux usées, diverses pollutions ou due à la décomposition de sargasses.

Parallèlement, le chef de projet enquête auprès des professionnels de la mer, plaisanciers et pêcheurs, afin d’appréhender leur perception et leurs besoins en matière de fréquentation de la réserve et de mouillages. La fréquentation nautique actuelle est également caractérisée en direct sur site par un suivi du nombre d’embarcations par classe de taille et catégories d’activités.

L’objectif est de définir une stratégie fruit d’un compromis entre conservation des habitats, capacité d’accueil des usagers de la mer (commerciaux et plaisanciers) et encadrement raisonné des usages.

Phase de gestion

Fruit de ce de travail préparatoire, le déploiement du nouveau parc de mouillages pourra être opéré : renforcement de l’existant et implantation de nouvelles zones. Il s’accompagnera de la mise en oeoeuvre d’un cadre réglementaire concernant les usages sur l’ensemble de l’espace protégé, pour garantir l’efficacité de l’approche et la conservation des habitats marins.

Phase de suivi

Avant, pendant et après déploiement du parc de mouillages, divers suivis seront opérés pour évaluer l’état initial et l’évolution de l’état de santé des 3 principaux habitats concernés par le projet ReCorEA : mangroves, herbiers sous-marins et communautés coralliennes. Il sera ainsi possible d’évaluer et de suivre dans le temps l’efficacité du dispositif.

Phase de sensibilisation

Essentielle, cette sensibilisation a déjà démarré, notamment lors de “La journée pour les oubliés des vacances” organisée par le Secours populaire, qui a permis à 300 enfants de Saint-Martin, Sint Maarten, Anguilla et de la Guadeloupe de découvrir avec la réserve la richesse écologique de la baie de l’Embouchure. Elle se poursuit et se poursuivra dans l’ensemble des établissements scolaires saint-martinois. L’enjeu est d’initier une prise de conscience quant à la richesse et la fragilité de ces écosystèmes indispensables, pour faciliter l’acceptation et l’adhésion à de nouvelles mesures de gestion des usages au sein de la réserve naturelle nationale de Saint-Martin. Financé par l’OFB, le projet ReCorEA reçoit également le soutien de la Fondation Véolia Environnement et d’Atout France.

Âgé de 25 ans, Clément Bonnardel, chef du projet ReCorEA, est titulaire d’un master international en biologie de la conservation des espèces et s’est spécialisé en écologie comportementale et gestion de la faune. Multilingue, il a bénéficié d’une année d’échange au Nebraska et de deux stages en Espagne, consacrés à l’étude de l’aigle de Bonelli et à son territoire. Il est plongeur scaphandrier de niveau 2B et détient un permis côtier.
Enquête auprès d’un professionnel
Enquête auprès d’un professionnel

Action CS3, IP6 et PR2

  • Développer et tester la réhabilitation corallienne et espèces associées (priorité 2)
  • Contribuer à la réhabilitation des récifs coralliens et des herbiers
  • Développer et valoriser les collaborations scientifiques (priorité 1)

Deux membres du Groupe d’étude et de protection des oiseaux en Guyane (GEPOG) sont venus prêter main forte à l’équipe de gestion de la réserve naturelle du 22 au 29 avril 2023 afin d’atteindre deux objectifs du programme LIFE BIODIV’OM.

Le premier de ces objectifs a consisté en un transfert de savoir-faire entre Guyanais et Saint-Martinois, concernant le dialogue territorial, les pratiques de concertation, médiation et négociation sur des questions environnementales et territoriales, en l’occurrence le mérou géant et le mérou de Nassau. Le second concernait la réalisation d’enquêtes auprès de professionnels concernés en rapport avec les mérous. Les personnes rencontrées se sont vues remettre différents supports de communication relatifs à l’enjeu du programme LIFE BIODIV’OM en cours à Saint-Martin. Onze réunions bilatérales ont eu lieu, avec 16 acteurs du monde socioéconomique de l’île : pêcheurs professionnels et de loisirs, clubs de plongée, opérateurs touristiques, restaurateurs...

L’équipe locale est sortie enrichie de ce compagnonnage avec la Guyane, où elle se rendra dans quelques semaines, à l’occasion de la réunion plénière avec tous les acteurs, qui décideront d’un commun accord de la meilleure politique de gestion des mérous.

Favoriser la conservation des herbiers de phanérogames marines et des espèces associées

Biohut
Un habitat artificiel An artificial habitat

Action CS3

  • Développer et tester des programmes de réhabilitation des communautés coraliennes et espèces associées

Action CS7

  • Développer et tester des programmes de réhabilitation des herbiers

40 “Biohut” au total ont été installées depuis 2022 grâce au financement du plan France Relance sur les sites du port de Galisbay, de la marina Fort Louis et de la marina d’anse Marcel. Destinées à atténuer l’impact lié à l’aménagement anthropique sur le littoral, ces habitats artificiels font office de nurseries et contribuent à accueillir des poissons et des crustacés à leurs tous premiers stades de vie, pour en augmenter les chances de survie lors de cette phase critique et favoriser la recolonisation des espaces adjacents par la faune sous-marine. L’intérieur de ces cages compartimentées est rempli de coquilles de lambis, augmentant la complexité et créant des niches favorables à la colonisation de post-larves et de poissons juvéniles. Elles ont fait l’objet d’un suivi régulier et de 32 visites sous-marines afin d’évaluer leurs peuplements.

Maël Andrieux, en master Sciences de l’eau et dynamique des écosystèmes aquatiques à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, a effectué son stage de fin d’études à la réserve naturelle de Saint-Martin. Durant sa mission, il était chargé de projet pour l’atténuation des impacts liés aux aménagements portuaires sur la biodiversité côtière de Saint-Martin et a participé activement au suivi des 40 Biohut. Il a également participé à la réalisations des panneaux informatifs installés à l’intention du public sur les trois sites de Galisbay, marina Fort Louis et marina d’anse Marcel. Cette étape importante de son cursus lui aura permis d’intégrer des aspects de gestion logistique et financière de projet, ainsi que l’animation d’échanges avec des partenaires gestionnaires d’infrastructures économiques majeures pour notre territoire. Il a présente le fruit de ses travaux en septembre 2023, pour la validation de son Master.
Un habitat artificiel | An artificial habitat
Un habitat artificiel | An artificial habitat

Action CS7

  • Développer et tester des programmesde réhabilitation des herbiers

Le 15 février 2023, la réserve naturelle a accompli sa dernière prestation dans le cadre du contrat signé avec le port de commerce pour son conseil et son contrôle concernant l’installation de mouillages en baie de Marigot. Sept sites d’implantation d’habitats artificiels, au milieu des 75 bouées en place, ont été inspectés. Le parc a bien été installé et ces habitats sont colonisés par une douzaine d’espèces, dont des poissons ange et des langoustes royales.

Il convient maintenant de mettre en place un système opérationnel de gestion de ce parc pour en assurer le suivi, la maintenance et proposer à ses usagers un service adapté assurant la pérennité de l’infrastructure.

Favoriser la conservation des populations de tortues marines

Le site de l’émergence des bébés tortues a été protégé | The site of the baby turtles emergence has been protected
Le site de l’émergence des bébés tortues a été protégé | The site of the baby turtles emergence has been protected

Action CS13

  • Suivre l’activité de ponte des tortues marines (priorité 1)

Le 1er mars, date du début de la saison de ponte des tortues marines, la réserve naturelle a été appelée sur la plage de l’anse Marcel, où avait lieu une émergence de tortues imbriquées. Il a fallu sensibiliser les usagers de la zone fortement fréquentée et ce jour-là exposée à la houle, pour permettre aux tortillons de rejoindre naturellement la mer. Rappelons que cette plage est un site de ponte historique de Saint-Martin et qu’il est donc, au même titre que les tortues marines elles-mêmes, protégé par arrêté ministériel. Les constructions, l’éclairage nocturne, la circulation d‘engins motorisés lourds et les rejets divers constitue des sources de dégradation de cet habitat essentiel à la reproduction de ces animaux emblématiques de nos eaux.

Une trentaine d’écovolontaires a participé début avril à la première réunion d’information sur le suivi des tortues marines et est d’ores et déjà régulièrement sur les plages, où ils recherchent et comptabilisent les éventuelles traces de montée des tortues et la présence de nids tout au long de la période de ponte, qui se terminera le 30 novembre selon les espèces : tortue luth, tortue imbriquée ou tortue verte. Les mois d’août et de septembre sont traditionnellement les plus actifs.

Envie de devenir vous aussi un écovolontaire au service des tortues marines ? N’hésitez pas à envoyer un message à Aude Berger sur reservenat.aude@yahoo.com.

Requin-tigre | Tiger shark
Requin-tigre | Tiger shark

Action CS3

  • Sensibiliser la population à la protection des requins
  • Encadrer les usages et la fréquentation sur les sites à enjeux

Mis en place après deux accidents consécutifs de personnes par ce qui serait un seul et unique requintigre à Saint-Martin et à Saint-Kitts en 2000, le projet One Shark SXM a pour objectif de mieux connaître la population de requins-tigres à Saint-Martin, d’estimer leur nombre, de mieux comprendre leurs migrations et de cataloguer leur profil génétique. Pour cela, lors d’une pêche scientifique, le requin-tigre est attrapé, marqué et son ADN est prélevé avant qu’il ne soit relâché. L’objectif, en cas de nouvel incident, est de rechercher le mis en cause et de le neutraliser. Plusieurs pêches scientifiques et prélèvements d’ADN ont déjà eu lieu localement depuis le lancement du projet.

Un groupement d’intérêt public (GIP) a été créé afin de mieux gérer ce risque requin. Ses membres – préfecture, Collectivité, association de gestion de la réserve naturelle, médecins locaux, pêcheurs, acteurs du tourisme, gendarmerie, pompiers, ARS, affaires maritimes - se sont réunis à trois reprises en préfecture, le 2 janvier, le 28 juin et le 22 août 2023. Pilotées par Hadrien Bidenbach, directeur de ce groupement, ces réunions ont mis en garde les différentes parties prenantes sur la nécessité de prévoir l’organisation d’une réponse rapide en cas de nouvel évènement. Dans ce sens, les médecins et secouristes référents doivent s’organiser pour réagir au mieux.

Des panneaux informatifs à l’attention du public sont prévus aux abords des plages, ainsi que des interventions dans les écoles, dans une démarche destinée à être pédagogique, mais sans être alarmiste. Le projet One Shark SXM est animé par l’École pratique des hautes études (EPHE), dont l’objectif est de former les apprenants à la recherche par la recherche.

Maintenir ou améliorer les conditions d’accueil pour les populations d’oiseaux marins nicheurs

Noddi brun | Brown Noddy
Noddi brun | Brown Noddy

Action PR2

  • Développer et valoriser les collaborations scientifiques (priorité 1)

Action CS23, 24

  • Suivre les limicoles et leur nidification

Le Museum d’histoire naturelle a demandé à la réserve naturelle d’être son relais à Saint-Martin. Antoine Chabrolle, référent au Museum et animateur du réseau national oiseaux marins, était particulièrement intéressé par la production de données sur les oiseux marins nicheurs, et notamment les petites sternes, les pailles-en-queue à bec rouge et les noddis bruns.

Ainsi, entre mars et juin 2023, la réserve a procédé au comptage des petites sternes sur les étangs, ainsi qu’à celui des pailles-en-queue et des noddis bruns sur les sites du littoral.

Ces données ont été transmises au Museum, afin d’enrichir les informations déjà capitalisées sur toute la Caraïbe.

Maintenir ou améliorer les conditions d’accueil pour les populations de mammifères marins

Piège à rat automatique |  Automatic rat trap
Piège à rat automatique | Automatic rat trap

Action CS21

  • Suivre le succès reproducteur des noddis bruns

La convention entre la DEAL et l’association de gestion de la réserve naturelle dans le cadre du plan France relance, en faveur de la régulation de la population de petits mammifères introduits sur l’îlet Tintamarre, s’est terminée le 31 décembre 2022. Le rapport d’exécution fait état du déploiement en 2 phases de 150 pièges (installés, appâtés et régulièrement contrôlés et réarmés) ayant permis la couverture des deux tiers de l’ile. Les compteurs qui équipent chaque dispositif ont enregistré 3500 déclenchements, soit quasiment autant que de rongeurs qui n’impacteront plus les fragiles écosystèmes de ce sanctuaire de biodiversité.

L’opération continue toutefois, pour finir le traitement du second tiers, ainsi que du cordon sanitaire implanté en arrière-plage de Baie blanche, site le plus fréquenté, pour prévenir tout nouvel arrivage de rats par la mer. Si ces envahisseurs discrets s’agrègent aux abords des zones de pique-nique, ils sont également attirés par toutes sources de nourriture potentiellement proches des points d’eau et des zones de nichage des noddis bruns et des pailles-en-queue, le long des falaises.

Dès que le nombre de déclenchements baissera sur le second tiers, les pièges seront déplacés vers le troisième tiers, sur la partie Est de Tintamarre pour en terminer le traitement.

Cette mission très chronophage et exigeante a été rendue possible grâce aux bénévoles que la réserve naturelle remercie sincèrement.

Maintenir ou améliorer l’état écologique des étangs

Le projet Biodiversity Nursery présenté au Conservatoire du littoral
Le projet Biodiversity Nursery présenté au Conservatoire du littoral

Actions MS3, IP10, IP11

  • Etudier la mise en place de nouveaux sentiers
  • Restaurer le fonctionnement écologique des étangs
  • Revégétaliser les zones humides dégradées

Dans le cadre de la convention de délégation de travaux unissant l’AGRNSM (exécutant) et le Conservatoire du littoral, le gestionnaire a participé au dernier conseil de gestion des espaces affecté au CdL, le 24 mars 2023 pour faire état de l’avancement du projet Biodiversity nursery sur l’une des parcelles attenantes à l’étang des Salines d’orient.

Pierre Aliotti, président de l’association de gestion de la réserve naturelle (AGRNSM), et Julien Chalifour, son responsable scientifique, ont présenté le compte-rendu annuel de gestion de cette parcelle et les dernières avancés du projet Biodiversity Nursery, lauréat de la palme Ifrecor en novembre 2022.

Son objectif est de de restaurer les zones humides historiquement comblées pour le passage de la route afin de les reconnecter entre elles, de créer des îlots, d’y planter des pousses de palétuviers et finalement de créer un sentier de découverte sur pilotis et une plateforme d’observation des oiseaux pour le public.

Le projet, d’un montant de 200 050 euros est financé à hauteur de 88% par la Fondation de France, 7% par le Rotary et 5% par l’AGRNSM.

Ashley Daniel, garde, à l’oeuvre dans la pépinière |Ashley Daniel, ranger, working in the mangrove nursery
Ashley Daniel, garde, à l’oeuvre dans la pépinière |Ashley Daniel, ranger, working in the mangrove nursery

Action IP11

  • Revégétaliser les zones humides dégradées

La pépinière de palétuviers, mise en place par la
réserve naturelle en bordure de l’étang des Salines
d’Orient après les dégâts infligés par le cyclone
Irma, a permis en 2023 la récolte de 3121 graines
de palétuviers blancs. Ces graines, d’abord mises à
germer, ont grandi et leurs plantules ont été repiquées
dans la mangrove.
Ces plantations se sont effectuées en collaboration
avec la société Seagrape Tours, avec laquelle
l’AGRNSM a initié un partenariat en 2022. Deux à
trois fois par semaine, Seagrape Tours fait découvrir
la réserve à des groupes de 15 à 25 touristes, qui
se voient confier la mission de replanter ces jeunes
palétuviers. Ces visiteurs s’acquittent par ailleurs
d’une redevance de 5 euros, qui contribue à financer
cette action.

Le projet SXM Cap combine entreprenariat et
initiative sociale. Pour chaque casquette vendue,
la société reverse une donation en faveur de
la replantation d’arbres de l’île. C’est ainsi que
cette société a fait une donation d’un montant
de 3339 euros à la réserve naturelle, au bénéfice
de la pépinière et de la reprise de la mangrove
après le cyclone Irma. Cette donation financera
le renouvellement du deck de la pépinière.

Veiller au respect de la réglementation et à une pratique des activités humaines compatible avec les objectifs de la Réserve

Tintamarre
Tintamarre

Action SP2​

  • Poursuivre et renforcer les missions de Police de l’Environnement

Au cours du premier semestre 2023, les gardes du Pôle de police ont effectué 123 patrouilles ayant abouti à 13 contrôle non-conformes : sociétés commerciales non déclarées, mouillage nocturne sans autorisation, mais surtout la découverte de 6 casiers à langouste non-immatriculés et pêchant en réserve.

NB : Les plaisanciers désirant passer la nuit à Tintamarre doivent en faire la demande deux jours avant à la réserve.

96 patrouilles sur le domaine terrestre ont eu lieu, dont 9 étaient non conformes : pratique du kite sur la plage du Galion, pêcheurs à pied sur le littoral et circulation de cinq quads sur la baie de l’Embouchure. Appelés sur les lieux, les gendarmes ont sanctionné ces cinq touristes d’une amende entre 90 et 135 euros.

Baie Longue
Baie Longue

Action SP2

  • Pursue and Strengthen Environmental Police Missions

Au début du mois de juin, une écovolontaire du réseau tortues marines a signalé une circulation répétée d’engins de chantier lourds sur la plage de baie Longue, le plus important site de ponte de tortues marines de la partie française, protégé à ce titre depuis 2019 par un arrêté de protection du biotope.

Sur les lieux, Julien Chalifour et Clément Bonnardel ont constaté la circulation répétée d’engins entre le parking public et un chantier en cours pour la sécurisation des falaises, à la hauteur de l’hôtel La Samanna. Après vérification, ce chantier faisait bien l’objet d’une autorisation administrative, mais ne bénéficiait d’aucune dérogation espèces protégées permettant la circulation de ces engins sur un site de ponte, de surcroît en plein pic de fréquentation de ce site. Ils ont également constaté que les véhicules ne respectaient aucune des directives visant à en limiter l’impact (circuler systématique sur une emprise unique, en bas de plage sur le sable humide), pour éviter la destruction de nids existant et la dégradation du milieu de ponte d’éventuels futurs nid. Au contraire, ils se déplaçaient sur la partie en sable sec, utile pour la ponte, et même sur l’une des rares zones de la plage encore végétalisées, élément constitutif de la bonne qualité d’un site de ponte des tortues imbriquées. Commencé en juin, ce chantier a été interrompu au mois d’août et a fait l’objet d’un procèsverbal, corédigé avec le soutien d’une équipe de l’OFB avant d’être transmis au procureur. Cette affaire n’est pas sans rappeler celle du chantier du Karacoli, sur le site de ponte de Grande-Anse à Deshaies en Guadeloupe, ayant fait l’objet d’une condamnation en avril 2023.

Évolution de l’arrêté de chasse | Evolution Of Hunting Laws
Évolution de l’arrêté de chasse | Evolution Of Hunting Laws

Action MS8

  • Initier une réflexion portant sur l’évolution de la réglementation relative à la chasse

Julien Chalifour, expert auprès de la commission départementale de chasse de la Guadeloupe, a participé le 26 avril à une réunion consacrée à l’arrêté de chasse en cours. L’objet était de définir quelles espèces devaient être prises en considération dans l’arrêté, soit pour renforcer leur protection, soit pour exclure des zones de chasse, de façon temporaire ou permanente. Ce fut l’occasion de permettre la restitution des travaux de suivi et d’identification des Zones d’Intérêt pour la conservation des oiseaux (ZICO) à Saint-Martin, produits par Vincent Lemoine et commandité par la LPO, dans le cadre du programme Life Biodiv’OM à Saint-Martin. A suivre.

Assurer les missions de communication, de sensibilisation et d’éducation à l’environnement

Le succès est au rendez-vous pour le pôle pédagogique | Big Success For The Pedagogical Department
Le succès est au rendez-vous pour le pôle pédagogique | Big Success For The Pedagogical Department

Action PA5

  • Réaliser des interventions pédagogiques pour le milieu scolaire (priorité 1)

Victime de son succès, le pôle pédagogique affectataire d’un unique ETP, se voit contraint de refuser les sollicitations de certains établissements publiques désireux de conventionner pour bénéficier d’intervention en classe et sur le terrain. L’AGRNSM a sollicité la collaboration de la Collectivité de Saint-Martin pour répondre à ce besoin grandissant au profit des jeunes de l’ile. Les interventions sont très appréciées, tant des enseignants que des élèves, et le rectorat s’en réjouit. Parmi les 38 thèmes proposés, les tortues, les mammifères marins, la mangrove, les pollutions, les récifs coralliens, les oiseaux et les espèces exotiques envahissantes rencontrent le plus vif succès. Les écosystèmes et leur fonctionnement sont au centre de l’intérêt, tout particulièrement au cours des sorties sur le terrain, sur la baie de l’Embouchure et le sentier des Froussards, mais aussi sur des sites situés en dehors de la réserve, comme la baie Longue, pour l’observation des traces de tortue.

Conseil de la mer élargi le 31 mars 2023 | The expanded sea council on 31st March 2023
Conseil de la mer élargi le 31 mars 2023 | The expanded sea council on 31st March 2023

Action PA5

  • Réaliser des interventions pédagogiques pour le milieu scolaire (priorité 1)

Cinq classes dans trois écoles s’investissent aujourd’hui pour protéger et gérer le patrimoine naturel de leur AME (aire marine éducative) : un CM1 et un CM2 de l’école Clair Saint-Maximin de Quartier d’Orléans, un CE1 et un CM2 à l’école Happy School de Grand-Case et une classe de sixième du collège de la Roche gravée de Moho, à Quartier d’Orléans.

La classe de 6éme de l’AME du collège a participé à la replantation de palétuviers produits par la pépinière de la réserve naturelle sur le chemin de Spring, au bord de l’étang aux poissons.

Ce dernier collège a créé également une ATE (aire terrestre éducative), avec une autre classe de 6éme, sur le site de la fameuse roche gravée de Moho. Cette classe a bénéficié d’une présentation historique de ce lieu précolombien par l’archéologue Christophe Hénocq. Happy School, particulièrement active, a réalisé une fresque sur un mur de la plage de Grand-Case, sur laquelle elle a ajouté un QR code permettant d’accéder à un message audio de sensibilisation des tortues marines sur les dangers liés aux activités humaines, enregistré par les enfants, en français et en anglais.

L’école Clair Saint-Maximin a pour sa part travaillé sur le diagnostic de plage du site de ponte de la baie de l’Embouchure.

Une nouvelle AME devrait prochainement voire le jour, à l’initiative du Collège du Mont des accords. Chacune de ces initiatives reçoit l’appui et le conseil de l’AGRNSM, en tant que référent scientifique.

Localement initié en juin 2018 par une classe de CM1 de l’école Clair Saint Maximin, les Aire Marines Éducatives émergent à Saint-Martin. Ce label, porté par l’Office français de la biodiversité (OFB), reconnait la mise en oeoeuvre d’une démarche écologique invitant les élèves à réfléchir sur la gestion et la protection du patrimoine naturel marin. Ces “rangers juniors”, en classe élémentaire ou sixième, se sentent concernés par un échantillon de leur patrimoine naturel et s’investissent activement pour le protéger et le gérer. C’est ainsi que le 31 Mars 2023, les jeunes gestionnaires de l’école Clair Saint-Maximin ont pu faire valoir les enjeux identifiés sur leur AME et solliciter le concours de différentes institutions de l’ile (Préfecture, Collectivité, DEAL, Conservatoire du Littoral, Direction de la Mer, Rectorat...), au profit de préservation de leur patrimoine naturel unique. Ensemble, ils veulent se mobiliser et qu’on leur donne les moyens d’agir.
Plantation de palétuviers | Mangrove plantation
Plantation de palétuviers | Mangrove plantation

Action PA6

  • Sensibiliser les publics sur les objectifs de la RN et le patrimoine naturel

La réserve naturelle a organisé la “Matinée des Mérous” sur la baie de l’Embouchure, le samedi 25 mars 2023. Le public a été accueilli dans un village éphémère et des stands construits pour l’occasion. Plusieurs activités étaient programmées : conférence sur le mérou géant et le mérou de Nassau animée par Aude Berger, randonnée d’observation des oiseaux sur les pas de Julien Chalifour, plantation de palétuviers autour de l’étang des Salines d’Orient avec les conseils de bénévoles et du stagiaire Maël Andrieux, plongée virtuelle grâce aux casques de visionnage à 360° avec Vincent Oliva et Maël Andrieux et pour finir une grande chasse au trésor dédiée à la protection de la nature. Une belle matinée, à laquelle ont également participé deux étudiantes en bac pro ventes de l’Académie des métiers.

Control at Creole Rock | Contrôle au Rocher Créole
Control at Creole Rock | Contrôle au Rocher Créole

Action PA1

  • Former les opérateurs commerciaux exerçant leur activité sur la RN

52 sociétés commerciales, 29 françaises et 23 étrangèresprincipalement des bateaux de location à la journée et clubs de plongée - bénéficient d’une autorisation de travail au sein de la réserve naturelle. Les 10 et 11 janvier, nombre de ces opérateurs touristiques ont répondu présents à l’invitation des gardes, qui souhaitaient échanger avec eux. La rencontre s’est déroulée à la satisfaction de tous. Les opérateurs ont fait part de leurs attentes et de leurs difficultés et les gardes ont répondu à leurs questions et rappelé les règles de bonne pratique au sein de l’espace protégé.

Ces sociétés sont soumises à une redevance d’un montant de 2 euros par personne et par jour pour les sociétés de la partie française et 5 euros pour leurs homologues étrangères. En 2022 cette redevance destinée à l’entretien des infrastructures d’accueil du public et à la gestion de la réserve, a contribué à ces actions à hauteur de 155 865€.

Les sociétés désirant devenir partenaires doivent en faire la demande au mois d’octobre auprès de la réserve. Après contrôle de la légalité d’exercice de l’activité de chaque société par la Direction de la Mer sur chaque dossier complet transmis, un jury réunissant services de l’Etat et gestionnaire statue sur l’acceptation ou le refus des demandes. L’autorisation est temporaire et peut être suspendue ou retirée suite à tout manquement constatée de la part de la société impliquée. A ce titre elles se doivent d’être exemplaires au sein de cet espace naturel protégé.
Obsidentify
Obsidentify app

Action PA6

  • Sensibiliser les publics sur les objectifs de la RN et le patrimoine naturel

Grâce à l’app Obsidentify, il est aujourd’hui possible d’identifier automatiquement les espèces locales de la faune et de la flore sauvages, grâce à un nouveau module dédié. Créée à l’initiative de la DCNA (Dutch Caribbean Nature Association) pour toutes les îles de la Caraïbe néerlandaise - Sint Maarten, Saba, Sint Eustatius, Aruba, Bonaire et Curaçao - l’application est gratuite et disponible en plusieurs langues.

Sollicitée pour faire connaître cette nouvelle possibilité, comme d’autres associations l’ont été, l’association de gestion de la réserve naturelle a organisé le 13 février 2023 une randonnée sur la baie de l’Embouchure, la plage du Galion et l’étang des Salines d’Orient, afin de faire une démonstration de cette application au public. Le principe est de prendre une photo, d’une plante ou d’un animal, puis de laisser un algorithme déterminer une identification la plus plausible de l’espèce (qui sera par la suite validée par un expert) et de constituer un catalogue personnel qui reste en mémoire, la position et la date de l’événement étant systématiquement enregistrées. Ces informations sont alors disponibles au partage de tous et notamment des scientifiques.

Obsidentify est une application itérative, qui devient plus efficace à mesure que le nombre de données bancarisées augmente.

Action PA6

  • Sensibiliser les publics sur les objectifs de la RN et le patrimoine naturel

Chacun a dorénavant la possibilité de partager ses observations de la faune de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy sur la plateforme faune-SBSM.org et sur l’application NaturaList, où se retrouve la communauté naturaliste de ces îles. Le site propose une page d’actualités sur la faune de Antilles françaises, mais est également un relais avec le monde scientifique, la base de données de la plateforme s’enrichissant grâce aux données de chacun. Sur le terrain, il suffit de démarrer l’application pour saisir et transmettre ses données immédiatement. Si la couverture téléphonique ne le permet pas, les données saisies pourrons être synchronisées a posteriori. Observez, photographiez oiseaux, mammifères terrestres et marins, reptiles, amphibiens, libellules, papillons de jour... et partagez. Toutes les données sont validées par un comité d’experts, l’objectif primordial étant de mieux protéger ces espèces en les faisant mieux connaître.
La plateforme Faune-SBSM est coordonnée par la LPO France et financé par le LIFE BIODIV’OM. Elle est gérée en partenariat avec, entre autres, la réserve naturelle de Saint-Martin. Les données recueillies à Saint-Martin et Saint-Barthélemy sont renvoyées sur le portail Faune-Antilles, qui regroupe en plus les données de Martinique et de Guadeloupe.

dans l’édition précédente de ce journal. Missionné par la LPO dans le cadre du programme Life Biodiv’OM à Saint-Martin, dont l’un des objectifs est la désignation de ZICO (Zone d’intérêt pour la conservation des oiseaux), son but était de cartographier les espèces présentes sur l’île et de faire un état des lieux. Son prochain rapport, qui listera les espèces locales et les espèces à enjeux de conservation sera déterminant pour arriver à définir les zones d’intérêt pour la conservation des oiseaux. L’ensemble des observations de terrain que ce dernier a réalisé sur notre territoire a été saisi sur Faune Antilles.

Les sculptures animales en cours de finalisation | The animal sculptures under construction
Les sculptures animales en cours de finalisation | The animal sculptures under construction

Action MS20

  • Rechercher de nouveaux moyens de financement

Grâce à la fondation EDF et à sa subvention versée en 2022 d’un montant de 11 000 euros, la réserve a enrichi sa collection de structures animales. Un héron gris, une échasse d’Amérique, une grande aigrette et un pélican brun de grandeur nature sont venus rejoindre les mammifères marins, les tortues, les poissons et les autres oiseaux dans cette intéressante ménagerie scientifique.

Ces fonds vont également permettre à la réserve de réaliser de nouveaux films sous-marins destinés à être visionnés sur les masques à réalité virtuelle à 360°.

Optimiser les moyens de gestion

Alexina Paya
Alexina Paya

Action MS19

  • Assurer la comptabilité et la gestion administrative

Embauchée le 1er juin 2023 au poste de responsable administrative, Alexina Paya assure l’ensemble des activités de gestion de l’association. Grâce à son master en dynamique des écosystèmes aquatiques obtenu en 2015 à l’université de Pau et des pays de l’Adour, elle participera aussi aux opérations scientifiques ou aux aménagements terrestres et maritimes portés par l’AGRNSM.

Elle détient un permis côtier et un niveau 3 de plongée et envisage une formation professionnelle CAH1B.

Réserve et douanes à Tintamarre | Reserve and customs in Tintamarre
Réserve et douanes à Tintamarre | Reserve and customs in Tintamarre

Action PA6

  • Renforcer la collaboration avec les institutions chargées de la police

Les missions interservices réunissant plusieurs structures de surveillance favorisent la cohésion des équipes et s’avèrent essentielles lors d’opérations communes sur le terrain.

C’est ainsi que la brigade nautique de la gendarmerie et les douaniers sont venus apporter leur concours en réserve. Les gendarmes, outre plusieurs patrouilles en mer à bord de leur bateau respectif, ont contribué à des interventions sous-marines sur les herbiers et récifs. Les douaniers, pour leur part, ont participé à de multiples opérations terrestres sur l’îlet Tintamarre, concernant la veille et la gestion des espèces introduites.

Les deux gardes, Christopher Joe et Ashley Daniel / The two rangers, Christopher Joe and Ashley Daniel
Les deux gardes, Christopher Joe et Ashley Daniel / The two rangers, Christopher Joe and Ashley Daniel

Action CI10

  • Entretenir les balises et les mouillages

Les 23 et 24 août, les bouées de mouillage et de délimitation de la réserve naturelle ont été remises en état, avec l’aide de la brigade nautique de la gendarmerie. Soit 13 bouées à Tintamarre (pour navires de 50 pieds maximum) et 12 bouées au rocher Créole (5 pour navires de 50 pieds maximum et 7 pour navires de 35 pieds maximum). Les usagers sont invités à respecter les règles d’utilisation de ces mouillages, à savoir :

  • Les bouées blanches sont prioritairement réservées par les sociétés commerciales, alors que les jaunes sont utilisables par tous.
  • Chaque bouée est gravée pour indiquer la taille ou le tonnage limite acceptable. Toute mauvaise utilisation ou atteinte au matériel est passible de poursuites.
  • Hors et en réserve, l’ancrage sur les fonds colonisés par les herbiers et les communautés coralliennes est interdit et passible de poursuites pour atteintes à espèces et habitats protégés.
  • Hormis les amendes, la loi prévoit la saisie du matériel ayant servi à l’infraction et un retrait temporaire ou définitif du droit d’exercer une activité commerciale en réserve.
Carla Martinez
Carla Martinez

Action MS21

  • Assurer le recrutement, l’encadrement et la formation des bénévoles et stagiaires

Carla Martinez, en première année de BTS gestion et protection de la nature au lycée d’Aix-Valabre de Gardanne a effectué un stage de deux mois à la réserve naturelle du 22 mai 2023 au 12 juillet 2023. Pleine de vivacité, elle a participé à toutes les actions de la réserve, qu’il s’agisse de suivi des tortues marines, des oiseaux et des Biohut, ou d’interventions en classe et sur le terrain. Elle a également travaillé à la mise en place d’une exposition de coquillages, avec la création de fiches et de kakemonos. La réserve naturelle la remercie pour sa motivation, son implication et son professionnalisme.

Cinq stagiaires, venus des trois collèges de l’île et du lycée des Îles du Nord, ont effectué leur stage de découverte du monde professionnel au sein de la réserve naturelle pendant une semaine en janvier 2023, au cours duquel ils ont découvert les différents pôles et les métiers liés à l’environnement.

Améliorer les connaissances sur le patrimoine naturel et le fonctionnement des écosystèmes

Singe Vert - Green Monkey
Singe Vert - Green Monkey

Action PA6

  • Mettre en oeuvre des actions de gestion sur les espèces domestiques en divagation, les espèces exotiques envahissantes ou leurs impacts.

à Saint-Martin ? Les premiers signalements remontent au bas mot à une vingtaine d’années et ils se multiplient, notamment près des zones urbanisées sur la partie hollandaise de l’île, chez les résidents de Guana Bay, Pointe Blanche et Cole Bay. Le cyclone Irma ayant favorisé leur dissémination, l’on constate maintenant leur présence sur l’ensemble de la partie française : des Terres Basses jusqu’à Anse Marcel. Cette apparente recrudescence n’est pas sans impacter le quotidien des habitants, les cultures ou la biodiversité locale unique. Tant et si bien que la possibilité de voir évoluer la réglementation concernant cette espèce invasive a été évoquée le 18 janvier 2023 à l’occasion d’une rencontre à la préfecture entre la DEAL, la réserve naturelle, la Nature Foundation de Sint Maarten, l’ARS et la collectivité. L’objectif serait de réduire les impacts liés à cette espèce non-native. L’île de Saint-Kitts, envahie par les singes verts, voit depuis plusieurs année son économie agricole durement impactée et a depuis longtemps investi dans diverses actions à différentes échelles, sans avoir réussi à résoudre la question faute d’intervention précoce.

Début 2023, le gouvernement de Sint Maarten a pris la décision d’euthanasier 450 de ces animaux avant 2025 et a missionné la Sint Maarten Nature Foundation pour ce faire. Un salarié dédié a pour mission de construire des cages, de les poser sur des zones identifiées, de les appâter et enfin de transporter l’animal chez un vétérinaire habilité à l’euthanasier.

La réserve naturelle avait évoqué le problème en comité consultatif dès 2015, époque à laquelle les singes verts n’étaient pas aussi présents à Saint-Martin, mais une prise de décision s’impose aujourd’hui. Les espèces invasives sont l’une des premières causes de disparition de la biodiversité mondiale. A ce titre, le gestionnaire a pour mission d’en prévenir l’introduction et de gérer les espèces déjà présentes au sein de la réserve. La Préfecture a sollicité officiellement l’AGRNSM pour intervenir dans la mise en oeuvre d’un plan de régulation de la population de singes verts à Saint-Martin, en cohérence avec la solution déployée à Sint-Maarten. Elle doit contribuer à définir une approche adaptée et estimer les moyens humains et financiers nécessaires à cette lutte, qui seront financés par l’État.

Les singes verts vivent en groupes de 10 à 80 individus, sur un territoire d’environ 2 kilomètres carrés. Un singe
adulte pèse aux alentours de 8 kilos pour 50 centimètres de hauteur et peut vivre jusqu’à 13 ans. La gestation
dure cinq mois et demi et la femelle donne vie à un seul petit par portée. Animal omnivore opportuniste
originaire d’Afrique sub-saharienne, il consomme fruits, légumes, feuilles, insectes, lézards et oeoeufs, selon la
disponibilité des ressources sur son territoire.

Renforcer l’ancrage territorial et régional de la Réserve

Vincent Oliva sur le terrain / Vincent Oliva on the field
Vincent Oliva sur le terrain / Vincent Oliva on the field

Action MS37

  • Participer aux réunions, maintenir et renforcer les partenariats avec les réseaux régionaux et nationaux

Vincent Oliva, responsable pédagogique a eu le plaisir d’être sollicité par l’association des Réserves naturelles de France (RNF) pour intégrer le bureau de la commission éducation et sensibilisation à la nature (ESN). RNF dispose donc à présent, comme elle le désirait, d’un référent outre mer au sein de cette commission.

Vincent Oliva ainsi que son homologue Sarah Sellier, chargée de mission éducation et sensibilisation pour la réserve naturelle de la Désirade et de Petite-Terre, sont également référents, pour RNF, de la sous-commission aires éducatives pour la zone Antilles-Guyane.

IFRECOR
IFRECOR

Action MS36

  • Rencontrer et échanger avec les gestionnaires des espaces naturels protégés des Petites Antilles

Le 13 juin, tous les membres du comité Ifrecor du bassin Antilles se sont réunis en visioconférence. Julien Chalifour a représenté l’AGRNSM et partagé les avancées du programme ReCorEA. Ce fut l’occasion de mettre en avant la situation particulière de la Collectivité de Saint-Martin, qui bien que très active en matière de contribution et de conservation des récifs coralliens, ne dispose toujours pas d’un comité local Ifrecor. En effet, malgré de multiples sollicitations, aucune demande officielle n’a à ce jour été portée par la Collectivité, seule organe en capacité de la formuler auprès de comité national Ifrecor.

La réserve de Saint-Martin a reçu ses homologues anguillais  | The Saint Martin reserve received its Anguillian counterparts
La réserve de Saint-Martin a reçu ses homologues anguillais | The Saint Martin reserve received its Anguillian counterparts

Action PR2

  • Développer et valoriser les collaborations scientifiques (priorité 1)

Un groupe de collaborateurs du Anguilla National Trust est venu rencontrer leurs homologues de la réserve naturelle de Saint-Martin les 13 et 14 mars 2023. Ils ont bénéficié d’une présentation générale de la réserve et ont visité la pépinière de palétuviers installée en bordure des Salines d’Orient, avant de se rendre aux Terres Basses, sur le site où une espèce jusque là suspectée strictement endémique d’Anguille a récemment été localisée : Rondeletia Anguilensis. Le lendemain, ils ont accompagné la réserve à Tintamarre, où ils ont participé à la régulation des rats. Avant de repartir vers Anguilla, ils ont invité l’AGRNSM à venir découvrir leur travail sur l’ile voisine.

L’AGRNSM reçue par la Anguilla National Trust The Saint Martin reserve welcomed by the Anguilla National Trust
L’AGRNSM reçue par la Anguilla National Trust The Saint Martin reserve welcomed by the Anguilla National Trust

Action PR2

  • Développer et valoriser les collaborations scientifiques (priorité 1)

En réponse à l’invitation du Anguilla National Trust, Julien Chalifour et Aude Berger ont passé 4 jours à Anguilla, du 13 au 16 juin 2023. Ils y ont découvert plusieurs projets scientifiques, telle la pépinière d’essences méllifères créée pour préserver les insectes pollinisateurs, distribués ensuite au public ; les actions de préservation et de restauration des étangs ; la dératisation des îlets ; la gestion de l’espèce endémique iguana delicatissima et les suivis des oiseaux. Le plus important projet, innovant et baptisé “Main Island island” (île dans les terres) consiste en la transformation en réserve naturelle d’une parcelle au sein du Fountain Cavern National Park, en bordure de Shoal Bay. Le travail en cours consiste à sanctuariser environ 4 hectares de terrain vierge, en installant un grillage très fin afin d’empêcher tout échange entre l’intérieur et l’extérieur. Toutes les espèces de flore et de faune introduites - dont l’iguane commun - vont en être retirées et remplacées par des espèces natives, comme iguana delicatissima, la couresse ou la fameuse Rondeletia anguilensis. L’objectif affiché est de permettre la conservation et la présentation au public d’un échantillon de la nature anguillaise indemne de l’influence de l’Homme.

Les deux agents sont à cette occasion descendus à 15 mètres sous terre dans la grotte éponyme du National Park, où ils ont pu admirer plusieurs pétroglyphes amérindiens, deux mares d’eau saumâtre et de nombreux stalactites et stalagmites. Ce lieu unique permettra une mise en valeur du patrimoine naturel et archéologique d’Anguille.

Pétroglyphes Petroglyphs

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