Journal-14

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Journal-14

@Agnès Etchegoyen
@Agnès Etchegoyen

Dauphins, baleines à bosse, tortues marines, pailles en queue, limicoles côtiers...
La vie fourmille, sous l’eau, sur terre et dans les airs.
L’équipe de la Réserve naturelle observe, compte, évalue l’état de santé de ces populations afin de mieux préserver notre extraordinaire patrimoine naturel.
Merci à tous ceux, éco-volontaires et citoyens vigilants, qui nous accompagnent dans notre mission: préserver un bout de Saint-Martin nature.
Comme Agnès Etchegoyen, que l’on remercie, envoyez nous vos photos «nature». Nous les mettrons en une du Journal de la Réserve. A vos appareils photos !

L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées

Dessins Marie-Estelle Voisin
Grand Paille-en-queue - Marie-Estelle Voisin
Commencé en 2009, le suivi scientifique des oiseaux, qu’ils soient marins ou inféodés aux étangs, se poursuit, selon un protocole bien défini dans le tableau de bord de la Réserve et respecté par Julien Chalifour, chargé de mission scientifique. Extrêmement sensible à tous types de dérangement, la population d’oiseaux se stabilise, mais reste fragile.
Du côté des oiseaux marins, les petits et les grands pailles-en-queue nichent dans les anfractuosités du Rocher Créole, de Tintamare et de Caye Verte : 8 à 9 individus ont pu être observés à chaque sortie et 36 nids ont été répertoriés sur les trois sites, ce qui correspond à une légère régression depuis 2009.
L’interdiction de mouiller à North Cove s’avère très positive pour le noddi brun, qui niche à Tintamarre de mars à mai et que l’on ne peut observer que pendant cette saison : 69 individus ont été comptabilisés, ainsi que 30 nids.
La petite sterne, oiseau marin mais qui niche sur le sable, abandonne son nid dès qu’elle est dérangée, que ce soit par un chien, un promeneur ou, pire, un quad.
Elle est également menacée par les fortes pluies qui recouvrent son nid ou ne permettent pas le dégagement des bancs de sable.
15 individus ont ainsi pu être observés à chaque sortie sur la Saline d’Orient et 47 nids recensés au total, sur l’ensemble des sites.
La sterne de Dougall a pu être observée pour la première fois l’année dernière, aux alentours du Rocher Créole, de Tintamarre, de la Pointe du Bluff et de la Saline d’Orient.
Grand paille-en-queue - Marie Estelle voisinNoddi Brun - Marie Estelle Voisin
Petit Sterne - Marie Estelle voisinPetit Sterne - Marie Estelle Voisin
Camille BouzonCamille Bouzon

Camille Bouzon, étudiant en Master 2 « Écologie tropicale et ingénierie en agrosystèmes » à l’UAG en Guadeloupe, est accueilli par la Réserve Naturelle du 9 janvier au 15 juin 2012.
Originaire de Marennes, âgé de 24 ans et passionné d’ornithologie, il consacre son stage à la richesse de Saint-Martin en ce domaine.
Depuis son arrivée, il a étudié la répartition des oiseaux sur différents lieux des étangs et a réalisé une zonation qui affine l’écologie de cette faune protégée et sera très utile à la mise en place des aménagements préconisés dans l’étude menée sur les étangs de l’île en 2010 et 2011.
Il a également réalisé un suivi du dérangement des oiseaux sur la Saline d’Orient, où des traces de véhicules tout terrain ont pu être observées jusque dans l’eau.
Comme on le sait, ces dérangements effraient les oiseaux, qui s’envolent, s’alimentent moins, abandonnent leurs nids et finissent par déserter ces écosystèmes dont ils dépendent.
Dans le cadre du suivi des oiseaux marins et limicoles, sa mission s’étend à l’amélioration du protocole, lorsque c’est nécessaire.
Ainsi, il propose de regrouper fonctionnellement les oiseaux de même écologie, pour optimiser les comptages : le regroupement lors des suivis futurs des bécasseaux minuscules et des bécasseaux semi palmés en un seul groupe de « petits bécasseaux » devrait ainsi faciliter les suivis, tout en conservant leur robustesse.
Il mène enfin une réflexion liée à l’écotourisme, les amateurs ornithologues constituant un réservoir important de touristes potentiels.

Un grand dauphin (tursiops truncatus)
À l’initiative du sanctuaire Agoa, la troisième campagne de suivi des mammifères marins a eu lieu du 9 au 14 mars 2012.
Deux zones de navigation ont été sillonnées selon le protocole mis en place, la première entre Saba, Saint-Eustache et le Saba Bank ; la seconde entre Saint-Martin, Anguilla et Saint-Barth.
Cette expédition, financée par Agoa et le CAR-Spaw, était encadrée scientifiquement par Breach (association en charge des suivis de population dans le cadre du sanctuaire Agoa), en partenariat avec la Réserve naturelle, qui devrait à terme constituer le référent scientifique local.
Deux bateaux ont été affrétés pour embarquer les équipes de Breach, du sanctuaire Agoa, du CAR-Spaw, des Marine parks de Sint Maarten, de Statia et de Saba, de la Réserve naturelle de Saint-Barth et de la Réserve naturelle de Saint-Martin. En 2010 et 2011, 11 observations visuelles et 16 observations acoustiques avaient été relevées au long des 717 kilomètres échantillonnés par l’équipe de la Réserve naturelle, soit 1,6 baleine à bosses pour 100 kilomètre et une abondance relative de 0,026 individu par kilomètre.
La campagne 2012 s’annonce d’ores et déjà encore plus fructueuse, après l’observation de plusieurs groupes de cachalots, de dauphins et de baleines à bosses au large de nos côtes.
La présence en nombre de ces cachalots sera un élément de poids pour faire valoir l’importance des Îles du Nord dans le cadre du sanctuaire Agoa, ces derniers étant jusque-là considérés comme quasi absents de cette zone.
Certaines observations ont même pu être effectuées à proximité directe des côtes, puisque 2 adultes et 2 jeunes baleines à bosses ont été observées en fin d’après midi, à l’entrée même de la Marina d’Oyster Pond.
La mer des Caraïbes est un habitat privilégié pour l’alimentation, la reproduction et la migration des grands mammifères marins, protégés depuis le 15 octobre 2010 par la mise en place d’un sanctuaire.
Ce dernier est dédié à la protection et la conservation des mammifères marins dans les eaux des Antilles françaises, autour de la Guadeloupe, de la Martinique, de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin.
Baptisé Agoa, en référence à « Maï d’Agoa » la mère de l’esprit des eaux dans la mythologie amérindienne, ce sanctuaire s’étend sur 138 000 km2.

The characteristic blow of humpback whales

The rare observation of two sperm whales
Belle photo prise par Julien Chalifour

74 traces de tortues ont été relevées en 2011 sur les neuf sites de pontes visités deux fois par semaine par l’équipe et les écovolontaires partenaires de la Réserve, soit 310 visites au total.
Les tortues imbriquées ont été les plus nombreuses à déposer leurs oeufs sur les plages de Saint-Martin et les tortues luth les plus rares, avec une trace seulement sur la plage de Baie Longue et une montée sur la plage de la Baie Orientale, sans ponte, l’animal ayant vraisemblablement été perturbé par la lumière et le public (lire l’édition n°12 de ce journal, téléchargeable sur le site www.reservenaturellesaint- martin.com).
Les plages préférées des tortues sont la plage du lagon de Tintamare, la plage de Coralita et la plage de Baie Longue.
Julien Chalifour, chargé de mission scientifique à la Réserve, note une régression globale de la fréquentation des tortues depuis 2009, surtout sur les plages des Terres Basses.
Cependant, une même génération de tortues ne pondant que tous les deux ans, cette tendance pourrait être réversible dès cette année. Parallèlement, les clubs de plongée du réseau INASCUBA ont observé 222 tortues au cours de 312 plongées sur 30 sites, avec un pic d’observations en février 2011.
Concrètement, il s’agit pour les clubs, à l’issue de chaque plongée, de remplir une fiche indiquant le nombre de tortues rencontrées, ainsi que leur espèce. Le sec de Grand-Case sur la partie française, Charlie Shoal et Proselyte Reef sur la partie hollandaise, détiennent la palme de la fréquentation des tortues, mais leur indice d’abondance est également en légère régression. Les clubs étant moins nombreux à participer – le suivi demande, c’est vrai, un peu de temps chaque jour – la Réserve va tenter de mobiliser à nouveau les plongeurs professionnels.

Succès total pour l’opération « écovolontaires tortues marines » 2012 : quarante bénévoles ont répondu à l’appel que la Réserve avait lancé dans la presse.
La plupart d’entre eux ont bénéficié le 5 mars d’une formation au protocole de suivi et pourront donc repérer les traces de tortue venues pondre sur les plages et différencier les espèces. Une seconde session est programmée fin mars, juste avant la pleine saison de ponte, en avril.
 
Bonne nouvelle : la signature d’une convention pluriannuelle pour l’observation des tortues marines va permettre à la Réserve Naturelle de travailler en partenariat avec l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) sur cette mission.
Cette démarche de l’ONCFS, chef de file du réseau tortues marines, est la reconnaissance des efforts et de la qualité du travail mené par l’équipe d’écovolontaires encadrée par la Réserve.
Belle photo prise par Julien Chalifour
Belle photo prise par Julien Chalifour
Dolores Aglae - Director of the “Water Transfers and Excursions Desk” at the Radisson

En général, les touristes recherchent la nature la plus naturelle possible et je les informe qu’ils se rendent sur un territoire protégé lorsqu’ils vont à Tintamare ou à Pinel.
Ils savent qu’ils vont trouver une faune et une flore plus riches que partout ailleurs et ils ne reviennent jamais déçus ! ».

COOL.. and NOT COOL..

L’équipe de la Réserve était sur l’eau pour la Heineken Regatta et a aidé la SNSM à remettre d’aplomb ce catamaran retourné.

COOL

L’équipe de la Réserve était sur l’eau pour la Heineken Regatta et a aidé la SNSM à remettre d’aplomb ce catamaran retourné.

Plaisanciers, attention à la manoeuvre ! Respectez les mouillages mis en place pour vous par la Réserve naturelle.

NOOT COOL

Plaisanciers, attention à la manoeuvre ! Respectez les mouillages mis en place pour vous par la Réserve naturelle.

 

La maîtrise des impacts anthropiques sur les espaces protégés

Ce mérou apprécie la chair du poisson-lion
Ce mérou apprécie la chair du poisson-lion

À la mi-mars, 116 poissons-lions avaient été capturés à Saint-Martin et plus de 200 observés depuis sa première capture, le 20 juillet 2010.
Trois victimes de piqûres ont été admises aux urgences de l’hôpital et le site du Rocher Créole est envahi.
Lors du dernier comité consultatif, Franck Mazéas, de la DEAL Guadeloupe (ministère de l’écologie), a expliqué que les Antilles Françaises sont conscientes des dégâts occasionnés par le pterois volitans dans les autres îles de la Caraïbe, où l’on a pu observer une disparition de 80% des poissons sur les zones envahies.
Le phénomène est négatif pour les pêcheurs, le commerce, l’écologie, sans même parler du risque de piqûre.
La stratégie préconisée par la DEAL est d’appliquer au niveau régional la stratégie mise en place dans les autres îles, qui est de contrôler le développement du poisson-lion, son éradication étant impossible: on trouve des poissons-lions à 80 mètres de profondeur et davantage. Pour cela, il faut : - poursuivre les captures (par les équipes autorisées) - informer le public - prévenir hôpitaux, médecins, pompiers, pêcheurs et clubs de plongée de la conduite à tenir en cas de piqûre - travailler sur la commercialisation du poisson La centaine de poissons capturée à Saint-Martin fait l’objet d’une analyse afin de savoir si le poisson est consommable ou porteur de la toxine de la ciguatera, mais le Marine park de Sint Maarten a fait procéder il y a peu à une analyse de poissons-lions en Jamaïque, qui a mis en évidence la présence de la toxine.
Il n’est plus nécessaire de ramener les poissons-lions à la Réserve, la consigne à présent étant de laisser sur place les poissons tués et de les couper en deux, afin que : - ils nourrissent d’autres espèces - d’éventuels prédateurs prennent goût à sa chair et commencent de le chasser.
Le club Sea Dolphin, qui a vu un mérou et une murène verte dévorer un poisson-lion, a d’ailleurs transmis à la Réserve quelques photos (voir ci-contre). La DEAL souhaite que la Réserve de Saint-Martin aille au-delà de sa zone de capture et qu’elle bénéficie de tous les moyens disponibles pour cela.

A grouper enjoying the flesh of a lionfish

Hundreds of dead fish in the Orient Salt Pond

Pour quelle raison des centaines de poissons sont-ils morts dans la Saline d’Orient fin 2011 ?
À deux reprises, le 9 novembre et le 8 décembre, informés par des riverains, la Réserve naturelle s’est rendue sur les lieux pour constater les dégâts.
Au deuxième épisode, un prélèvement d’eau a été envoyé pour analyse à l’Institut Pasteur et les résultats étaient éloquents.
Un taux anormalement élevé d’entérocoques et d’E coli, bien supérieur à celui mesuré quelques mois auparavant dans le cadre du suivi mené par le Conservatoire du littoral, a mis en évidence une pollution liée à des eaux usées de toilettes.
S’agirait- il d’un dysfonctionnement de l’une des stations d’épuration privées qui se déversent dans l’étang ou d’un dysfonctionnement du réseau public ?
La Réserve naturelle a mis les opérateurs en demeure d’expertiser leur équipement et de procéder aux réparations qui s’imposent.
Si rien n’est fait, elle sera contrainte de verbaliser.

 

La Saline d’Orient, classée en Réserve naturelle, fait partie des quatorze étangs de Saint-Martin protégés par arrêté préfectoral et appartenant au Conservatoire du littoral.
Une bouée de mouillage, jaune et gravée

La décision d’uniformiser les couleurs des mouillages à Saint-Martin, Sin Maarten, Saint-Barth, Saba et Saint-Eustache, est d’ores et déjà mise en application à Saint-Martin.
L’idée, lancée aux Assises des Îles du Nord en septembre 2011 par les gestionnaires des aires marines protégées de ces îles, a pour objectif de simplifier la communication avec les plaisanciers et les plongeurs de la région, qui sauront que les bouées jaunes sont partout réservées aux bateaux de plaisance et les bouées blanches aux bateaux de plongée.

Les gardes de la Réserve ont donc installé 17 bouées jaunes sur les corps-morts de Tintamare, 14 à Pinel et 3 au Rocher Créole, soit 34 mouillages jaunes au total pour les bateaux de plaisance.

À Pinel, les dix corpsmorts volés en 2011 ont été remplacés par des blocs de béton écologique, fabriqués avec du verre pilé au lieu de gravier.

16 bouées blanches sont à la disposition des clubs de pongée : 9 au Rocher Créole (6 pour la plongée et 3 pour les dinghies), 1 à Pinel, 1 à Caye Verte, 1 sur la Basse Espagnole, 3 à Tintamare et 1 au Galion, près du spot de surf.

14 mouillages jaunes attendent les plaisanciers à Pinel
Une bouée de mouillage, jaune et gravée
Les déchets verts empiétaient sur les 50 pas géométriques

La Réserve naturelle garde un oeil attentif sur l’écosite de Grandes Cayes, où la plus grande partie des déchets de la partie française de l’île est traitée, en bordure de la Réserve, juste au-dessus des 50 pas géométriques et à deux pas du départ du sentier des Froussards.
La société gestionnaire de l’écosite – Verde Environnement Saint-Martin – étudie actuellement un projet d’extension afin de rationaliser ses espaces de stockage et de mieux gérer les lixiviats, le « jus » polluant produit par les déchets.
Le 26 janvier 2012, son président, Patrick Villemin, a convié la Réserve naturelle et le Conservatoire du littoral à une visite du site et leur a présenté le projet.
À l’issue de cette rencontre, Romain Renoux et Béatrice Galdi, chargé de mission pour le Conservatoire du littoral, ont transmis à M. Villemin leurs prescriptions, dans l’objectif de prévenir au mieux le risque de pollution, mais aussi d’améliorer le paysage autour de l’écosite, en mettant par exemple en place un aménagement paysager à l’entrée du site.
Le gestionnaire va devoir déplacer une grande quantité de déchets verts, qui empiète sur le territoire de la Réserve et étouffe la végétation, puis replanter les espèces détruites, dans un esprit de strict respect des limites de propriété.
Il lui est également demandé d’éviter que les déchets ne soient emportés par le vent jusqu’à la plage, de prévenir toute pollution par les lixiviats et d’assurer le suivi de la qualité des milieux marins situés en contrebas des espaces de stockage de déchets.

La baie de l’Embouchure – appelée aussi baie du Galion – fait partie des aires marines protégées de Saint-Martin

Lors du dernier comité consultatif, la question de l’interdiction du kite-surf dans la baie de l’Embouchure a été mise à l’ordre du jour.
À ce jour, la Réserve gère cette aire marine protégée en fonction d’un ensemble d’usages - baignade, surf, windsurf, randonnée équestre, plongée en apnée… - et a pour mission d’évaluer les impacts de ces activités, entre elles et sur le milieu naturel.
Romain Renoux a proposé la création d’un comité d’usagers réunissant toutes les parties prenantes afin de conduire une réflexion globale et que chaque usager soit pris en considération.

Pêche illégale de 63 lambis

Le braconnier surpris avec 63 lambis – dont la plupart juvéniles – qu’il venait de pêcher dans la Réserve naturelle, a été jugé le 8 mars par le tribunal correctionnel de Saint-Martin.
Onze chefs d’inculpation lui étaient reprochés. Il a été condamné à 100 euros avec sursis par chef d’inculpation, soit 1 100 euros, assorti d’une peine de deux mois de prison, également avec sursis.
En cas de récidive, ce pêcheur devra effectuer sa peine et payer les amendes.

Un kite-surfeur provoque un accident de cheval au Galion

En dépit de l’arrêté préfectoral interdisant ce sport sur la baie de l’Embouchure, un kite-surfeur a effrayé un cheval en frôlant la plage du Galion et a provoqué la chute d’une cavalière, le 16 janvier 2012.
La jeune femme a dû être transportée aux urgences de l’hôpital.
Arrivé sur les lieux, le garde Steeve Ruillet a dressé un procès-verbal pour non-respect d’un arrêté préfectoral et pratique d’un sport interdit sur une réserve naturelle.
Le matériel a fait l’objet d’une saisie conservatoire. Cela signifie que le propriétaire conserve son équipement, tant qu’il ne l’utilise pas sur la zone interdite.
Le contrevenant sera convoqué au tribunal d’instance de Saint-Martin.

60 entreprises partenaires de la Réserve naturelle

Seules les 60 sociétés ayant signé un accord avec la Réserve naturelle sont officiellement partenaires de cette dernière.
Un club de plongée de la partie hollandaise en a fait la triste expérience, après avoir affiché dans une publicité mensongère un partenariat qui n’existe pas.
La Réserve avait pourtant bien remis - à deux reprises - un dossier de partenariat au gérant, qui n’a pas réagi.
La Réserve a donc dressé un procès-verbal à l’encontre de cette société de Sint Maarten auprès du greffe du tribunal de Saint- Martin, qui l’a transmis à Basse-Terre, suivant la procédure appliquée dans les affaires concernant l’étranger.

Cet autocollant identifie les partenaires de la Réserve naturelle
Encore vivants, les 63 lambis ont pu être remis à la mer

La restauration des milieux et des populations dégradées

Avant – En 2009, mise en place d’un remblai et défrichement de la mangrove

En janvier 2012, au sud de la plage de l’Anse Marcel, le remblais déposé illégalement en 2009 à l’embouchure du petit étang a été enlevé et le talus aplani, permettant de nouveau une meilleure communication entre l’étang et la mer.
Ces travaux ont été réalisés par le contrevenant, qui avait également arraché une partie de la mangrove à la même époque et avait alors été mis en demeure par la Réserve naturelle de remettre les lieux en état.
La végétation de type invasif qui recouvrait le remblais a été défrichée, mais il reste à planter des palétuviers dans la mangrove et des raisiniers en arrière plage, ainsi que des espèces caractéristiques de la forêt sèche.

Une pollution qui n’en finit pas

Alerté le 5 janvier 2012 par l’association des riverains des Terres Basses, Romain Renoux, le directeur de la Réserve naturelle, a constaté sur place un écoulement d’eaux usées répugnantes dans le Grand Étang des Terres Basses, en bordure d’un hôtel.
Le dysfonctionnement est apparemment dû au débordement d’un poste de relevage et n’est pas nouveau. Déjà en 2009, la Réserve naturelle avait dressé un procès-verbal au contrevenant.
La Réserve naturelle a contacté l’Établissement de l’eau et de l’assainissement de Saint-Martin (EEASM), qui a tenté de diagnostiquer le problème.
Une rencontre a été organisée sur le site entre la Réserve, la direction de l’hôtel, la préfecture, l’EEASM et la Générale des Eaux, en vue de résoudre définitivement la question, selon les préconisations de l’EEASM.
L’équipe de la Réserve reste très vigilante au sujet de cette pollution, le Grand Étang constituant un patrimoine naturel d’exception et totalement protégé.

Avant – En 2009, mise en place d’un remblai et défrichement de la mangrove
Après – En 2012, le remblai a été enlevé, mais il reste à replanter plusieurs espèces végétales
Les eaux usées s’écoulent de ce regard…
Et se déversent dans le Grand Étang des Terres Basses

La communication et l’éducation environnementale

Romain Renoux présente le site de Coralita à Philippe Chopin et à Mathieu Doligez (à droite)

Quelques semaines après son arrivée sur l’île, Philippe Chopin a rencontré l’équipe de la Réserve naturelle dans ses locaux de l’Anse Marcel, le 16 janvier.
Le nouveau préfet a ensuite embarqué sur le bateau de la Réserve, en compagnie de son directeur de cabinet, Mathieu Doligez, du secrétaire général de la préfecture, Afif Lazrac, et de Pierre Leconte, ingénieur de l’environnement au service du territoire, de la mer et du développement durable à la préfecture.
Le représentant de l’État, qui a le pied marin, a découvert le Rocher Créole, Tintamare et Pinel et a pu évaluer les missions et les enjeux de la Réserve, ainsi que les difficultés qu’elle rencontre dans l’exercice de ses fonctions.
Très sensible aux actions de préservation du patrimoine naturel, il a apprécié les aménagements mis en place - panneaux, mouillages, tables de pique-nique, carbets, sentiers de découverte - et a bien compris en constatant une réelle activité commerciale autour des îlets, que ce territoire protégé - mais loin d’être sanctuarisé - représentait un outil - et un atout - au service du développement touristique de Saint- Martin.
Le 27 janvier, Romain Renoux et Béatrice Galdi, chargé de mission pour le Conservatoire du littoral, ont emmené Philippe Chopin et Mathieu Doligez à la découverte du côté terrestre de la Réserve et du Conservatoire du littoral, sur le site de Coralita, en bordure du rivage de la baie de l’Embouchure.
Tous deux ont admiré les aménagements écotouristiques mis en place - l’observatoire aux baleines, les carbets aménagés, la signalétique pédagogique – et ont visualisé sur le site Carti le principe de remise en valeur d’un site auparavant très dégradé et dont la Réserve compte faire un site pilote, en l’ouvrant aux scolaires et aux touristes.

Cette visite programmée quelques jours avant le comité consultatif de la Réserve a permis au préfet de pleinement appréhender tous les sujets inscrits à l’ordre du jour.

Coralita : un bon site pour enrichir sa culture

L’observatoire aux baleines et les deux carbets mis en place en 2010 par le Conservatoire du littoral sur le remarquable site de Coralita, très fréquenté des touristes, ont été dotés de panneaux pédagogiques, finalisant cet aménagement écotouristique.
Un panneau d’information générale à l’entrée du site, un panneau présentant les espèces marines protégées et réglementées dans chacun des deux carbets et, enfin, trois panneaux dans l’observatoire présentant les écosystèmes marins et terrestres ainsi que les bonnes pratiques pour les respecter permettent au public d’enrichir ses connaissances en matière environnementale, tout en profitant du paysage.

Ces aménagements sont financés par le Conservatoire du littoral et bénéficient de l’aide de l’Europe au titre du FEDER.

Oui aime la Réserve naturelle

Oui Magazine, le trimestriel chic de la presse mariage, n’a pas oublié la Réserve naturelle dans l’article « Saint-Martin la chaleureuse », paru en février 2012 et signé Delphine Planchon.
La journaliste recommande à ses lecteurs les îlets de Tintamare, Pinel et Caye Verte et souligne tout l’intérêt de la faune marine et terrestre que l’on peut observer au sein de la Réserve.

Merci Oui!

Saint-Martin à vol d’oiseaux

Les amoureux de la nature et des oiseaux vont découvrir avec bonheur les quarante cinq belles planches dessinées par Marie- Estelle Voisin, biologiste, dessinatrice et résidente de l’île depuis plus de dix ans. Réunies dans un livret intitulé « Saint- Martin à vol d’oiseaux », chaque planche est accompagnée d’un commentaire complet qui permet au lecteur de tout savoir sur l’oiseau : comment le reconnaître, son comportement alimentaire et son comportement reproducteur. Un guide d’observation et plusieurs cartes donnent aux amateurs l’envie d’aller sur le terrain observer la grande aigrette, le pluvier argenté, le bihoreau violacé ou la grèbe à bec cerclé.
Pour le néophyte, c’est l’occasion de porter un autre regard sur les étangs et le littoral, lieux de vie exceptionnels pour un certain nombre d’espèces protégées.
La Réserve naturelle et le Conservatoire du littoral se sont associés à l’initiative de l’auteure en participant au financement de cet opus, dans le cadre de leur mission d’éducation à l’environnement.
Il est disponible à la Maison de la Réserve, à l’Anse Marcel, et sera prochainement en vente dans les librairies de l’île.

Rivages d’outre-mer : le Conservatoire dans la France lointaine

le Conservatoire du littoral l’année idéale pour préparer la publication de « Rivages d’outre-mer », en vente chez les libraires depuis le début de l’année 2012.
En quatre-vingts pages et plusieurs centaines de belles photos emblématiques des rivages de l’Atlantique et de l’Océan Indien, cet ouvrage passe en revue l’action continue du Conservatoire depuis trente ans dans les huit collectivités ultramarines, dont Saint-Martin. L’introduction à chaque collectivité est personnalisée par le témoignage d’un habitant – à Saint-Martin, Kate Richardson – sa vision sur la nécessité de protéger les rivages et les émotions que ces sites exceptionnels suscitent à son niveau personnel.
Un livre à mettre entre toutes les mains, naturellement.

Plusieurs panneaux pédagogiques ont été installés sur le site de Coralita
La Réserve à l’honneur dans « OUI Magazine »


Tadzio Bervoets, du Marine Park de Sint Maarten, et Romain Renoux, de la Réserve naturelle de Saint-Martin ont chacun reçu un chèque de 2500 dollars, remis par les organisateurs de la Heineken Regatta

Cette année encore, les organisateurs de la Heineken Regatta ont vendu des bracelets verts au profit de l’environnement et ont remis un chèque de 2500 dollars à la Réserve naturelle de Saint-Martin et à la Sint Maarten Foundation.
Romain Renoux indique que cette somme sera réinvestie dans la réalisation du suivi scientifique de l’état de santé des récifs dans la Réserve.

Lamartine au Galion

Une trentaine d’élèves de l’école Lamartine ont bénéficié d’une sortie pédagogique et écologique sur le site du Galion, en compagnie des gardes Christophe Joe et Steeve Ruillet. Très motivés, les jeunes ont terminé la visite par un nettoyage de la plage. Bravo !

Une publication scientifique à l’école de Cul-de-Sac

Les botanistes en herbe du CM1 de l’école primaire de Cul-de-Sac travaillent sur un projet de livre numérique, destiné à présenter les trois grands écosystèmes qui composent la partie terrestre de la Réserve naturelle.
Ils se sont tout naturellement tournés vers la Réserve pour les aider à mener à bien leurs recherches et sont ainsi partis deux fois déjà en expédition dans la nature, en compagnie du garde Steeve Ruillet, lui-même très intéressé par leur travail.
Très attentifs, ces élèves ont scrupuleusement noté toutes les informations données par le garde et pris les bonnes photos, sur la plage de Grandes Cayes pour la végétation de bord de mer, autour de l’étang de la Barrière pour la mangrove et bientôt sur le sentier des Froussards, pour la forêt sèche. Plus d’informations sur ce livre dans notre prochaine édition !

Lamartine au Galion
Le CM1 de l’école de Cul-de-Sac dans la forêt sèche

L’optimisation des moyens pour assurer la qualité des missions

Le comité consultatif du 1er février 2012

Le dernier comité consultatif de la Réserve naturelle a eu lieu le 1er février 2012. Présidé par le préfet Philippe Chopin, il a réuni comme chaque année toutes les parties prenantes à la gouvernance de cet espace protégé : l’État, la Collectivité, les usagers, les scientifiques, le CESC, les conseils de quartier et le Marine Park de Sint Maarten.
Il a été l’occasion de faire un bilan précis sur l’ensemble des missions de la Réserve naturelle, grâce à la présentation du rapport d’activités 2011.
Deux points importants sont à retenir. Le premier concerne la lutte contre le poisson-lion et la création d’un groupe de travail dédié à la lutte contre cette espèce invasive (lire article page 9).
Le deuxième intéresse la baie de l’Embouchure et la mise en place d’un comité regroupant la Réserve, l’État, la Collectivité et les usagers, afin de gérer au mieux les différents usages pratiqués sur le site, où le kite surf est parfois pratiqué en dépit d’une interdiction par arrêté préfectoral (lire article page 14).

À la demande du préfet, un second comité consultatif sera organisé chaque année, en septembre ou en octobre.

Les 57 pages du rapport d’activité sont téléchargeables sur le site www.reservenaturelle-saint-martin.com

Le renforcement de l’intégration régionale

Améliorer la gestion des Aires Marines Protégées (AMP) en renforçant la coopération régionale est une volonté forte pour les réseaux TEMEUM (TErres et MErs UltraMarines), l’Agence des aires marines protégées et le CaMPAM, qui avaient invité les gestionnaires d’AMP du Nord des Petites Antilles à participer à un Atelier technique des espaces naturels.
Cet atelier était organisé sur la base d’une collaboration technique, du 12 au 16 décembre 2011 à Saint-Claude, en Guadeloupe.
La Réserve naturelle de Saint-Martin était là, ainsi que le Parc naturel régional de la Martinique, les DEAL Martinique et Guadeloupe, le Parc national de la Guadeloupe, la Réserve naturelle de Petite-Terre, la Réserve naturelle de Saint-Barth, le Marine park de Saint-Eustache et le Marine park de Sint Maarten. Haïti, qui déplore le dépeuplement de ses eaux et souhaite mettre en place une AMP dans une zone de pêche, était représentée par un membre du ministère haïtien de l’environnement et un membre d’une association environnementale.
Cet atelier a permis des échanges très fructueux entre la vingtaine de gestionnaires et les intervenants, notamment sur l’art et la manière de gérer une AMP, de conduire une négociation ou un management participatif avec les usagers d’une AMP ou encore de mener une enquête de perception d’une AMP.
L’Agence des Aires Marines Protégées a fait le point sur le sanctuaire pour les mammifères marins aux Antilles françaises (AGOA) et le CARSPAW (Centre d’activité régional pour les aires et les espèces spécialement protégées), qui oeuvre pour la protection et la mise en valeur des milieux marins de la Caraïbe, est intervenu.
TE ME UM a présenté les financements que tout gestionnaire d’espaces naturels ultramarins est habilité à mobiliser en matière de formation et la Dutch caribbean nature alliance, basée à Bonaire, a informé des financements qu’elle dédie aux AMP de la Caraïbe, en présentant certains programmes déjà réalisés.
Le CaMPAM, dont la mission est de soutenir la création et la gestion des AMP dans la Caraïbe et dont le réseau ne dénombre pas moins de 200 de ces aires, a également partagé son expérience avec l’assistance.

L’atelier s’est terminé sur le terrain, aux Îlets Pigeon, par une sympathique séance de whale watching, permettant d’introduire une réflexion sur l’activité pratiquée par des sociétés privées, les interactions avec les pêcheurs et le sanctuaire AGOA.

Les membres du CRFA en séance plénière à Sinnamary, en Guyane

C’est en Guyane, à Sinnamary, que le Conseil des rivages français d’Amérique (CRFA) s’est tenu, du 9 au 11 février 2012.
L’ensemble des antennes américaines du Conservatoire du littoral était là et Pierre Aliotti, vice-président de la Collectivité de Saint-Martin, a été élu président du CRFA, au nom des Îles du Nord.
Les membres du CRFA n’ont pas manqué de manifester leur inquiétude à l’égard de la proposition de modification de loi déposée au Sénat, tendant vers un transfert de la compétence environnement, actuellement assurée par l’Etat, au profit de la Collectivité de Saint Martin.
Dans ce contexte, le Conseil des Rivages s’interroge sur le devenir et les modalités de la préservation de l’environnement en général et du littoral en particulier.

Une motion spéciale a été adoptée à cet égard : « Dans le contexte local de forte pression d’urbanisation des rivages, le conseil des rivages s’inquiète de l’éventuelle modification du dispositif actuel de protection des espaces naturels de Saint-Martin. »

Pierre Aliotti a reçu la palme IFRECOR pour le projet de sentier sous-marin à Pinel

L’originalité du projet de sentier sous-marin de Pinel a permis à la Collectivité de Saint-Martin de remporter la Palme initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) 2011.
Ce premier concours IFRECOR en faveur des récifs coralliens était ouvert à tous les élus de la France ultramarine, à l’occasion de l’année des outremer.
Il s’adressait aux élus ayant mis en place une action de gestion durable en faveur de « leurs » récifs.

Pierre Aliotti, vice-président en charge de l’environnement, a reçu cette distinction le 15 décembre 2011 à l’occasion de la 26ème assemblée générale de l’International Coral Reef Initiative qui se tenait à La Réunion. Le projet a pu être réalisé grâce aux cofinancements de la Réserve naturelle, du Conservatoire du littoral et des fonds Feder.

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