Journal-23

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Journal-23

Aline Hanson, Présidente de la Collectivité de Saint-Martin
Aline Hanson, Présidente de la Collectivité de Saint-Martin

Aline Hanson
Présidente de la Collectivité de Saint-Martin

L’importance que j’attache à notre environnement naturel est à la hauteur des défis auxquels nous confronte le 21ème siècle et je suis heureuse d’avoir pu m’exprimer sur ce sujet à l’occasion de la Conférence Caraïbe Climat en présence du chef de l’État et de la ministre de l’écologie à Fort-de-France le 9 mai 2015. La France est engagée au niveau national dans la lutte contre le réchauffement climatique et c’est ensemble que nous améliorerons l’existant. Comme c’est ensemble, localement, que nous arriverons à ce que notre île soit plus belle, plus propre, plus accueillante. La politique en faveur de l’environnement que mène la Collectivité ne sera vraiment efficace que si elle s’accompagne des petits efforts de chacun en matière de respect et de sauvegarde de l’environnement. Dans cet esprit, je souhaite encourager la Réserve naturelle dans le travail quotidien qu’elle mène en faveur de notre environnement. La bonne gouvernance des espaces naturels est un outil précieux vis-à-vis des touristes, qui apprécient qu’on leur propose des sites naturels de qualité où ils peuvent découvrir le patrimoine naturel de notre île. Je félicite également la Réserve qui porte le projet d’Institut de conservation de la biodiversité insulaire. Ce bel outil scientifique - mais aussi éducatif et ludique - mettra en avant les potentiels d’exploitation raisonnée de nos ressources naturelles et permettra de réfléchir à Saint-Martin aux enjeux de demain. En conclusion, juste un message à destination de tous : Keep Saint-Martin clean & green ! Gardons Saint- Martin propre et verte.

L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées

L’équipe de Megara The Megara Team
L’équipe de Megara The Megara Team

Après avoir lancé la première mission Megara de suivi des baleines à bosses autour de Saint-Martin et des îles environnantes en mars 2014, la Réserve naturelle a donné le 23 mars 2015 le top départ de Megara 2015, soit 12 jours d’observation à la recherche des baleines à bosse. Les suivis de mammifères marins mis en place par la Réserve avec le soutien du sanctuaire Agoa, et plus spécialement les missions Megara dans les Iles du Nord, ont mis en évidence le fait que les baleines à bosse ne sont pas seulement de passage autour de nos îles. Les chants des mâles, l’observation de groupes de mâles poursuivant des femelles ainsi que la présence de femelles et de leurs baleineaux âgés de quelques jours indiquent que cet espace marin peut être une zone de reproduction et une nurserie pour ces grands mammifères. La belle surprise de cette expédition a été la diversité et le nombre de chants des mâles enregistrés par l’équipe de Megara, les meilleurs chanteurs cherchant à se faire valoir pour gagner le coeur de celles qui les choisiront pour l’accouplement. «Chaque année, les chants se renouvellent et ils sont cette saison relativement différents de ceux que nous avons entendus et enregistrés en 2014», remarque Julien Chalifour, en charge du pôle scientifique à la Réserve. «S’ils viennent du même endroit, les mâles vont adopter le même style de chants, et ces chants peuvent évoluer apparemment au fur et à mesure des rencontres entre les groupes», continue-t-il en précisant que chez les baleines à bosses, le premier au hit parade a les meilleures chances de reproduction. Parmi la quinzaine de participants à Megara 2015, outre l’équipe de la Réserve, on trouve Michel Vély, spécialiste des mammifères marins et président de l’association Megaptera, qui développe de nombreux programmes d’étude, de sensibilisation et de conservation des mammifères marins ; deux preneurs d’images et de son, mais aussi Olivier Halin, vidéaste et pilote de drone. Habitué des expéditions scientifiques, il a pu réaliser des images aériennes de grands dauphins à proximité des côtes de Tintamarre. Il va falloir maintenant traiter ces images et plus particulièrement trier les photos des nageoires caudales, dont les caractéristiques signent l’identité de chaque baleine à bosse, les entrer dans le catalogue créé l’année dernière par la Réserve et les partager avec les catalogues existants, dans la Caraïbe, mais aussi aux Etats-Unis, au Canada, en Islande, en Norvège…. Également, trois prélèvements de peau vont permettre de déterminer le sexe et l’origine de ces individus, leur régime alimentaire, mais aussi les éventuels polluants chimiques fixés dans leur organisme. Ces biopsies seront comparées par le Dr Per J. Palsboll, de l’Université néerlandaise de Groningen, à une base de données de plusieurs milliers d’échantillons prélevés sur des animaux dans l’Atlantique Nord. Elles permettront peut-être de découvrir quelles zones de l’Atlantique ont fréquentées ces grands mammifères actuellement à Saint-Martin.

Comme le précise son plan de gestion, la Réserve naturelle, qui travaille en étroite coopération avec l’Agence des aires marines protégées et le sanctuaire Agoa, s’est donnée pour mission d’approfondir ses connaissances des mammifères marins qui fréquentent les Iles du Nord, afin de mettre en place, sous l’égide du sanctuaire Agoa, les actions de gestion les mieux adaptées à la conservation de ces espèces emblématiques. Si vous aussi voulez participer, la Réserve vous invite à envoyer vos photos de nageoires caudales ou dorsales sur baleine@rnsm.org.
Renaud Dupuy de la Grandrive
Renaud Dupuy de la Grandrive

Saint-Martin et sa Réserve naturelle auront leur place dans le prochain livre de Renaud Dupuy de la Grandrive, photographe spécialiste du milieu marin et sous-marin, mais également directeur de l’Aire marine protégée du Cap d’Agde, zone écotouristique de 6500 hectares fréquentée par 250 000 touristes chaque été, soit dix fois le nombre de ses habitants. Venu prêter main-forte à la Réserve à l’occasion de la seconde mission Megara, au cours de laquelle il espère bien faire de beaux clichés, Renaud est l’auteur de deux livres illustrés, l’un sur le Cap d’Agde et l’autre sur le milieu marin méditerranéen. Son prochain opus voit large, puisqu’il va s’agir de présenter tous les «hotspots» de la biodiversité marine sur toute la planète…

La campagne Pacotilles a travaillé depuis ce bateau | Pacotilles worked from this boat
La campagne Pacotilles a travaillé depuis ce bateau | Pacotilles worked from this boat

La campagne Pacotilles, du 22 avril au 1er juin 2015, a eu pour mission la collecte de coraux, d’éponges, d’algues et de petits crustacés en Martinique, en Guadeloupe et à Saint-Martin. L’objectif de cet inventaire est d’améliorer la connaissance sur la biodiversité et la connectivité du benthos - ensemble des organismes aquatiques vivant à proximité du fond des mers et océans - dans les Petites Antilles, et la mission a été financée par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), le CNRS et l’Agence des aires marines protégées. Tout prélèvement d’espèces étant légalement interdit sur son territoire, la Réserve naturelle a répondu favorablement à la demande d’autorisation de plongée et d’inventaire des responsables de la campagne Pacotilles, qui en retour lui fourniront un rapport sur le déroulement de la campagne et ses résultats.

Agoa : le partenariat se renforce

Bonne nouvelle pour les mammifères marins. Après avoir fait le bilan du travail effectué ces deux dernières années par la Réserve naturelle, l’Agence des aires marines protégées (AAMP), qui a signé une convention de partenariat dans le cadre du sanctuaire Agoa avec la Réserve, souhaite poursuivre cette collaboration. Cette décision a été prise par Pierre Leca, directeur adjoint de l’AAMP, où il dirige le département des parcs naturels marins. En visite dans notre région au mois d’avril 2015, l’objet de sa mission était de rencontrer l’ensemble des institutions et des personnalités membres du conseil de gestion d’Agoa, en Guadeloupe, en Martinique, à Saint- Barthélemy et à Saint-Martin. Accompagné de François Colas, le chef de l’antenne Antilles de l’AAMP, et d’Amandine Aynaudi, déléguée pour le sanctuaire Agoa, il s’est entretenu sur notre île avec la vice-présidente Ramona Connor à la Collectivité, le préfet Philippe Chopin et le député Daniel Gibbs. La séance de travail à la Réserve naturelle a été consacrée au prochain conseil de gestion d’Agoa, qui s’est tenu le 21 mai 2015 en Martinique.

La maîtrise des impacts anthropiques sur les espaces protégés

L’étang aux Poissons |  Fish Pond
L’étang aux Poissons | Fish Pond

Le traitement des eaux usées à Saint-Martin n’est correctement effectué que dans certains secteurs et l’Établissement des eaux et de l’assainissement (EEASM), avec la Collectivité, a placé la construction de nouvelles stations d’épuration (STEP) tout en haut de la liste de ses priorités. Deux stations, l’une à Quartier d’Orléans et l’autre à La Savane, sont en projet. La Réserve reste vigilante, ces deux stations étant installées en bordure de l’étang aux Poissons pour la première et de l’étang de La Savane pour la seconde, deux sites protégés du Conservatoire du littoral. Une étude d’impact a été menée, des taux de rejet acceptables ont été fixés et le principe de mesures compensatoires accepté par l’EEASM : suivis de la qualité de l’eau des étangs, intégration paysagère des STEP, revégétalisation autour des sites, mise en place d’aménagement pour le public, comme par exemple un observatoire aux oiseaux.

Dans le nord de l’île, où les eaux usées se déversent actuellement dans l’Étang aux Poissons sans aucun traitement, le projet de grande STEP de Quartier d’Orléans, vers laquelle convergeront les eaux usées de Mont Vernon, de la Baie Orientale et de Quartier d’Orléans, devra être terminé avant la fin 2020, dans la mesure où il bénéficie de fonds européens. Les travaux commenceront en 2015 afin de respecter le calendrier et verront à terme l’enfouissement de kilomètres de canalisations, dont certaines sur des zones protégées. Des procédures juridiques sont nécessaires au niveau du foncier, et la Réserve naturelle comme le Conservatoire du littoral font en sorte de faciliter ces procédures : une convention d’occupation temporaire s’applique à juste titre et la réduction des rejets polluants dans les étangs va dans l’intérêt de la protection de ces espaces fragiles.

À La Savane, dans le cadre de la construction de la nouvelle cité scolaire et du traitement de ses eaux usées, plusieurs parcelles autour de l’étang abritant des constructions illégales depuis des années, la seule solution pour installer les canalisations de la future STEP sans détruire les habitations impose de les faire passer par l’étang. Mais comment? L’ingénieuse solution trouvée par l’EEASM et la Réserve va consister à mettre en place un sentier en platelage de bois, sous lequel les canalisations seront fixées. Ce joli sentier aura un double avantage, puisqu’il permettra aussi aux jeunes de Grand-Case de se rendre à pied en cours, sans emprunter la route.

Babit Point : avant | Babit Point : before
Babit Point : avant | Babit Point : before

Le Conservatoire du littoral l’avait promis et c’est fait : la maison en ruines qui défigurait le magnifique site de Babit Point a été détruite. La prochaine étape va consister à clôturer le terrain avec une barrière en bois, afin de le protéger et de le délimiter. Le Conservatoire participera à la prochaine assemblée générale de l’Association syndicale libre d’Oyster Pond, afin de consulter et d’écouter les résidents du quartier au sujet des aménagements destinés à valoriser le site.

La baie de l’Embouchure “Galion Beach”
La baie de l’Embouchure “Galion Beach”

Bonne nouvelle : l’occupation illégale des terrains de l’État à Saint-Martin est négligeable, surtout en comparaison de la situation en Guadeloupe et en Martinique où, il faut tout de même le préciser, les terrains appartenant à l’État sont beaucoup plus nombreux et étendus. C’est le bilan de la mission sénatoriale destinée à évaluer l’occupation illégale des terrains de l’État dans les départements français d’Amérique, en déplacement sur notre île le 2 mai 2015. Guillaume Arnell, sénateur de Saint-Martin, et Michel Magras, sénateur de Saint-Barth, faisait partie de cette délégation, avec deux autres sénateurs et un administrateur du Sénat. La mission a apprécié la collaboration existante entre la Collectivité, le Conservatoire et la Réserve, dans une vision commune de protection de l’environnement. Cette collaboration se vérifiera prochainement sur la baie de l’Embouchure, le Conservatoire désirant inviter la Collectivité à participer à la gestion de la plage du Galion, dans la mesure où les aménagements prévus concernent en premier lieu la Collectivité et sa population.

Marine Nouhaud
Marine Nouhaud

Stagiaire à la Réserve du 5 janvier au 15 juin 2015, Marine Nouhaud, 22 ans, effectue un master 2 «Ecologie et Dynamique des Littoraux et des Estuaires» à l’université de La Rochelle. Elle a pour mission d’actualiser l’atlas des sites de pontes des tortues marines à Saint-Martin. Créé il y a six ans par Pauline Malterre, à l’époque chargée de mission scientifique à la Réserve, et Éric Delcroix, responsable du réseau tortues marines en Guadeloupe, cet atlas synthétise l’état des lieux de la qualité de toutes les plages fréquentées par les tortues en période de ponte, sur l’ensemble de la partie française de l’île. Sur les plages répertoriées dans cet atlas, l’étudiante note tous les changements survenus depuis 2009 en ce qui concerne principalement l’état de la végétation et l’artificialisation des plages. Elle fera les préconisations estimées nécessaires pour favoriser la ponte des tortues. Il pourra s’agir par exemple de planter des raisiniers en bordure des plages, comme l’a déjà fait la Réserve à Pinel et à Grandes Cayes. Parallèlement, Marine participe au suivi des pontes de tortues marines avec l’équipe des 60 écovolontaires chargés d’arpenter les plages deux fois par semaine, afin de repérer les traces de montée des tortues venues creuser leur nid.

Tintamare mouillages | Moorings
Tintamare mouillages | Moorings

Les dix-sept bouées de mouillage mises à la disposition des plaisanciers devant la plage Blanche de Tintamare ont toutes été remises en état et remplacées si nécessaire. Ces bouées sont reliées à leur corps-mort par un bout mixte constitué d’acier et de nylon, qui devrait résister aux pales d’hélice comme aux tentatives de vols. Également, tous les mouillages et leurs bouées installés sur les sites de plongée ont été vérifiés, réparés et éventuellement remplacés.

Fin avril, la croix de Saint-André et le feu couronnant la grande bouée jaune de délimitation de la Réserve naturelle au niveau du Rocher Créole ont disparu, vraisemblablement lors d’une collision avec un bateau. La Réserve invite quiconque détiendrait ce matériel à contacter Franck Roncuzzi au 06 90 57 95 55, sans crainte de représailles. La réparation de la bouée coûte 1200 euros et la Réserve serait soulagée de récupérer la croix et le feu, même endommagés.

Chaque année à l’occasion du Fish Day, qui se tient le premier dimanche de mai autour de l’embarcadère de Pinel, la Réserve naturelle facilite la circulation des nombreux visiteurs en permettant aux véhicules d’utiliser le raccourci naturel entre l’étang de la Barrière et la route de Grandes Cayes. Cette autorisation se fait en coopération avec la Collectivité, de manière à ce que l’impact sur le milieu naturel soit le plus faible possible. Au préalable, la Réserve avait réparé le sentier dans la mangrove mis à mal par le cyclone Gonzalo et nettoyé l’étang. De son côté, la Collectivité avait ordonné l’enlèvement d’une partie des abondantes sargasses qui s’entassent depuis plusieurs mois sur le rivage.

Actions de Police

Pêche interdite à Caye Verte | No fishing at Green Cay
Pêche interdite à Caye Verte | No fishing at Green Cay

Surpris en flagrant délit de pêche devant Caye Verte par la Réserve naturelle en mars 2015, un braconnier signalé plusieurs fois par des témoins s’est spontanément porté volontaire pour effectuer des travaux non rémunérés dans la Réserve. Cette proposition a été notée dans le procès-verbal dressé par Franck Roncuzzi, en charge du pôle police de la nature et logistique. À l’issue de son audition par la gendarmerie, et en accord avec le procureur, cet individu effectuera donc 20 heures de nettoyage sur les plages de la Réserve naturelle.

Pêche interdite à Pinel | No fishing at Pinel
Pêche interdite à Pinel | No fishing at Pinel

Averti par un témoin que deux hommes équipés de fusils harpons avaient été repérés au large de l’îlet Pinel, Franck Roncuzzi s’est immédiatement rendu en bateau sur les lieux, en avril 2015. Là, il découvre 3 langoustes portant un trou de flèche, mais pas de fusil… Mais les deux braconniers nient. Les langoustes auraient-elles sauté toutes seules dans leur canot pneumatique et se seraient empalées sur un harpon? Circonstance aggravante : l’un d’eux a déjà été condamné à 20 heures de travail non rémunérés dans la Réserve pour avoir déversé des ordures sur la plage de Grandes Cayes. Le matériel de pêche dissimulé des deux individus a été saisi, ils se sont montrés désolés lors de leur audition à la gendarmerie et ont finalement été condamnés à un rappel à la loi par le juge, rappel qui les incitera à respecter l’interdiction de pêche dans la Réserve, sous peine d’être considérés comme récidivistes.

La restauration des milieux et des populations dégradées

Acropora cervicornis
Acropora cervicornis

Saviez-vous que l’on peut bouturer le corail comme on bouture une plante? Et créer ainsi une pépinière de coraux, dans l’objectif de réimplanter les jeunes colonies sur des récifs coralliens en mauvaise santé. Alizée Masson et Nicolas Oury, tous deux stagiaires à la Réserve naturelle, sont chargés de créer la première pépinière de coraux de Saint-Martin. Les coraux concernés sont les Acropora sp.a, et plus particulièrement les «cornes de cerf» (Acropora cervicornis) et les «cornes d’élan» (Acropora palmata), largement dégradés et qui poussent plus rapidement que les autres coraux, jusqu’à plus de 10 centimètres par an. Les sites d’implantation restent à déterminer, entre 5 et 10 mètres de profondeur, à un endroit peu visité. La mission va nécessiter de nombreuses plongées : d’abord pour couper les boutures sur du corail sain, puis pour les fixer sur un support adapté - corde, grillage… - à leur développement. Alizée, 21 ans, inscrite en master 1 «Écologie, biodiversité, évolution» à l’université Paris Sud, est accueillie par la Réserve du 30 mars au 4 juin 2015. Nicolas, 19 ans, étudiant à l’école Intechmer de Cherbourg et futur technicien supérieur de la mer, effectue son stage entre avril et août 2015.

Les deux stagiaires travaillent sous la responsabilité de Julien Chalifour, à l’origine du projet. «L’objectif est de recoloniser des zones où les Acropora sp. ne sont plus présents, alors qu’ils sont le genre phare et les premiers constructeurs des récifs de la Caraïbe. Il faut se souvenir que sans barrière récifale, la houle grignotera peu à peu les côtes de l’île,» explique-t-il. Où cette recolonisation se fera-t-elle? À Grandes Cayes, par exemple, ou les Acropora sp. ont été décimés en raison de la hausse de la température de l’eau de surface, des cyclones, du piétinement, des braconniers, mais aussi par l’enrichissement en matières organiques d’origine humaine, «booster» de la croissance des algues, qui étouffent et affaiblissent ces coraux, favorisant le développement de maladies qui les tuent. Les futures boutures devront être prélevées sur différents individus, afin de favoriser la résistance de la communauté face à toutes les perturbations qu’elle connaîtra.

La communication et l’éducation environnementale

Le projet BioHab | The BioHab project
Le projet BioHab | The BioHab project

La Réserve de Saint-Martin a été représentée au colloque Sublimo-Driver, qui s’est tenu sur l’île des Embiez, du 24 au 27 avril 2015. Les premiers résultats du projet BioHab d’implantation d’habitats artificiels légers ont été présentés par Julien Chalifour, en présence de spécialistes internationaux de la restauration écologique marine. Dans le contexte actuel de dégradation généralisée du littoral, l’idée de ce premier colloque en restauration écologique marine était de contribuer à améliorer la connaissance scientifique, la compréhension et la gestion du renouvellement des ressources marines, sur la base de solutions concrètes. Ces rencontres devraient déboucher sur de nouveaux partenariats pour une meilleure préservation de notre patrimoine naturel, passant notamment par la promotion de nouvelles technologies de réhabilitation des milieux anthropisés.

Grâce aux 17 salariés contractuels de l’entreprise d’insertion professionnelle EME - en charge du marché de l’entretien des plages - la plage du Galion a été nettoyée avec efficacité au lendemain des fêtes pascales. Pour les remercier d’avoir effectué ce beau travail sur son territoire, la Réserve les a invités le 24 avril à une sortie en bateau, qui leur a permis de découvrir les actions de l’équipe de gestion sur différents sites phare, tels que le Rocher Créole, Tintamare et Pinel depuis la mer. Ils ont également bénéficié d’une présentation de la Réserve sous forme d’un diaporama, qui les a sensibilisés, entre autres, à la protection des tortues marines.

Agoa

Afin de sensibiliser la population de l’île à l’arrivée des premières baleines à bosse, la Réserve naturelle a organisé une semaine d’information sur les mammifères marins, du 26 au 29 janvier. Une conférence a été le point d’orgue de cette semaine, au Centre culturel de Sandy Ground le 28 janvier, en présence de Laurent Bouveret, président de l’Observatoire des mammifères marins de l’archipel guadeloupéen. Cet événement a été l’occasion de projeter un film et un documentaire sur les baleines à bosse et les cachalots et de présenter aux participants la technique de «photo identification» mise en place par la Réserve naturelle dans les eaux environnantes et qui consiste à collecter des photos de nageoires caudales de baleines à bosse, véritables carte d’identité de l’animal, que l’on peut comparer internationalement avec d’autres banques d’images pour suivre ainsi le parcours de ces grands animaux marins.

Le sanctuaire Agoa pour les mammifères marins dans les Antilles françaises a son site internet. The AGOA Sanctuary for Marine Mammals in the French West Indies has an informational website: www.sanctuaire-agoa.fr.
«Mon école, ma baleine» @ Anguilla
«Mon école, ma baleine» @ Anguilla

À Anguilla, les 4 et 5 mai 2015, 240 écoliers âgés de 10 à 12 ans ont été sensibilisés à la préservation des milieux marins par Amandine Vaslet et Dominique Noiré, co-responsables de l’antenne saint-martinoise de l’association «Mon école, ma baleine». Avec l’aide de Kafi Gumbs, la directrice du Department of Fisheries and Marine Resources of Anguilla, toutes deux ont été accueillis dans neuf classes, où elles ont remis à chaque élève l’une des 1527 bandes dessinées «Rêves d’Océan» et l’un des 1527 posters sur les cétacés, traduits en anglais et imprimés pour l’occasion. Il est prévu que tous les écoliers anguillais reçoivent ces deux supports d’information. Les enfants ont pu découvrir les sauts et les chants des baleines à bosse à l’occasion de la projection d’un film, avant de recevoir une information ludique sur les mammifères marins et leurs caractéristiques, le dauphin commun, la mission Megara et les possibilités d’identifier les baleines grâce à la photo de leur nageoire caudale, mais aussi sur les pressions qui menacent ces animaux marins : pêche, nuisances sonores, pollutions, filets dérivants, delphinariums… Les enfants ont réservé un accueil enthousiaste à leurs deux visiteuses venues de Saint-Martin et ont posé des dizaines de questions pendant les 90 minutes de leur intervention, comme on peut le voir sur la photo jointe. Cette opération a été financée par The Department of Fisheries and Marine Resources of Anguilla, The Anguilla Social Security Board et la Réserve naturelle de Saint-Martin.

Des collégiens bien informés sur les mammifères marins

Les élèves des trois quatrièmes pilotes «option tourisme» des collèges du Mont des Accords, de Soualiga et de Quartier d’Orléans ont tous reçu le diplôme de protecteur des cétacés que leur a remis Amandine Vaslet. Salariée du CAR-SPAW (Centre d’activités régional pour les espèces et les espaces spécialement protégés de la Caraïbe) au titre de la convention qui lie la Réserve à ce centre, la jeune scientifique est également co-responsable avec Dominique Noiré de l’association «Mon école, ma baleine» à Saint-Martin. Elle est intervenue les 26, 27 et 29 janvier dans ces classes pendant deux heures, au cours desquelles les collégiens ont découvert l’ensemble des espèces de mammifères marins que l’on peut observer autour de Saint-Martin. Ils se sont amusés à répondre aux devinettes proposées sur le site de «Mon école, ma baleine» et ont participé avec enthousiasme au quizz qui a clôturé la séance. Ces interventions dans les trois collèges ont été financées par l’Office du tourisme de Saint-Martin. College students learn about marine mammals Students in the three pilot «tourism focus» eighth-grade classes at the colleges Mont des Accords, Soualiga, and French Quarter were all presented with their cetacean protector certificate from Amandine Vaslet. An employee at SPAW-RAC (Regional Activity Centre aimed at implementing the protocol concerning specially protected areas and wildlife in the Caribbean region) as part of an agreement between the Réserve and this entre, the young scientist is also the co-director with Dominique Noiré of the association «My School, My Whale» in Saint Martin. She visited these classes for two hours on January 26, 27 & 29, during which time the students were introduced to all of the species of marine mammals that can be observed in the waters around Saint Martin. They had fun trying to solve the riddles on the «My School, My Whale» website and participated enthusiastically in a quiz that closed the session. The Saint Martin Tourism Office financed these visits to the schools.

Découverte de la mangrove dès la maternelle

Le lundi 11 mai, une soixantaine d’écoliers âgés de 5 à 6 ans ont découvert la mangrove, à l’étang de la Barrière. Encadrées par les trois gardes de la Réserve naturelle et leurs institutrices, ces trois classes de grande section de la maternelle de Grand-Case ont été sensibilisées à la fragilité de ce bel écosystème, ainsi qu’à la protection de la nature en général.

 

L’optimisation des moyens pour assurer la qualité des missions

Le parking de la résidence Mont Vernon | The parking lot at Mont Vernon Residence
Le parking de la résidence Mont Vernon | The parking lot at Mont Vernon Residence

La plupart des sites du Conservatoire du littoral sont vierges de toute activité commerciale, mais Saint-Martin fait exception à la règle, dans la mesure où certaines structures étaient présentes au moment de l’attribution des parcelles au Conservatoire par l’État, à Pinel notamment. Leur maintien a été accordé par le Conservatoire, qui a mis en place des autorisations d’occupation temporaires (AOT) pour les deux restaurants et la boutique, qui ont par ailleurs respecté les exigences du Conservatoire en matière de valorisation de leur environnement: limitation des surfaces exploitées, intégration paysagère des structures, gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets… Ces 3 premières AOT touchant à leur fin, elles vont être renouvelées cette année. Leur produit, comme toujours, sera utilisé à la valorisation environnementale des sites du Conservatoire et de la Réserve. Parallèlement, une nouvelle AOT a été mise en place avec l’association des propriétaires de la résidence Mont Vernon, dont le parking empiète sur le périmètre du Conservatoire. Les fonds perçus permettront la construction d’un observatoire aux oiseaux aux abords de l’étang de la Barrière, meilleur étang de l’île en matière de «birdwatching», puisqu’il arrive que l’on puisse y observer plus de 1000 oiseaux en seulement un quart d’heure. Cette année, une AOT sera accordée pour la première fois à l’hôtel Club Orient, dont un morceau de plage grignote la propriété du Conservatoire.

Caroline Fleury
Caroline Fleury

85 espèces d’oiseaux, parmi lesquelles 55 espèces protégées, sont observables à Saint-Martin, qui peut s’enorgueillir à juste titre de sa richesse ornithologique. Depuis 2008 et la création du pôle scientifique de la Réserve naturelle, plusieurs espèces font l’objet d’un suivi scientifique, qui consiste à régulièrement observer, inventorier et compter ces oiseaux sur plusieurs sites spécifiques. Depuis février 2015, ce pôle s’est renforcé avec l’arrivée de Caroline Fleury, qui bénéficie d’un contrat d’avenir d’une durée d’un an renouvelable. À 26 ans, cette jeune scientifique est titulaire d’une licence sciences de la terre et de l’environnement et d’un master en gestion des risques naturels et technologiques. Tous les mois, elle assure l’inventaire et le suivi scientifique des oiseaux limicoles autour de dix étangs, mais aussi, une fois par semaine, du noddi brun et du paille-en-queue, à Tintamare, Caye Verte et au Rocher Créole. Ces données, incluses dans le rapport annuel de la Réserve, sont destinées à être partagées afin d’enrichir les connaissances nationales et internationales au sujet de ces oiseaux protégés. Cette nouvelle recrue permet au Pôle scientifique d’accroitre ses capacités de travail et de prendre en charge de nouvelles problématiques pour une meilleure préservation du patrimoine naturel de Saint-Martin. Actuellement en cours de formation, Caroline verra prochainement s’étendre ses responsabilités à l’ensemble des problématiques terrestres, notamment aux suivis de la flore de notre ile et de ses espèces patrimoniales et envahissantes.

Le renforcement de l’intégration régionale

Guillaume Escolar
Guillaume Escolar

Guillaume Escolar, 22 ans et stagiaire à la Réserve naturelle de février à août 2015, s’intéresse dans le cadre de sa mission à tous les protocoles mis en place dans les îles alentour pour suivre l’état de santé des herbiers et des coraux. Il a déjà consulté Tadzio Bervoets, le directeur du Marine Park de Sint Maarten, et a prévu de rencontrer les gestionnaires des aires marines protégées de Saint-Barthélemy, Anguilla, Saba et Saint-Eustache. Étudiant en master 2 à l’université de La Rochelle, il étudie la gestion des écosystèmes. Ce stage financé par l’Ifrecor va non seulement lui permettre d’élargir ses connaissances, mais également de compiler et comparer les résultats de tous les protocoles mis en place, puis de proposer une harmonisation des actions dans la région, le but ultime étant d’améliorer la conservation des milieux marins et la communication entre les îles. À l’issue de ce stage, un recueil de tous les protocoles existants sera mis à la disposition des gestionnaires des aires marines protégées de ces cinq îles par la Réserve naturelle, dans le cadre de sa mission de coopération régionale.

BEST @ Saint-Barth
BEST @ Saint-Barth

Le projet européen BEST avance à grands pas. Sur le terrain, Romain Renoux, en charge du pôle coopération régionale et éducation de la Réserve naturelle, en compagnie d’Amandine Vaslet, chargée de mission par le CAR-SPAW qui coordonne le projet avec la Réserve, continuent de consulter les acteurs locaux dans les différentes îles. L’objectif de ces rencontres est d’identifier les enjeux de biodiversité pour optimiser leur sauvegarde, en se basant sur les études scientifiques existantes, dans les 15 territoires européens de la Caraïbe : français (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barth, Saint- Martin), néerlandais (Aruba, Bonaire, Curaçao, Saba, Saint-Eustache, Sint Maarten) et britanniques (Anguilla, Iles Vierges Britanniques, Îles Cayman, Montserrat, Turks et Caicos). Une fois bouclé, le projet BEST permettra à la commission européenne de disposer des informations indispensables pour choisir les projets les plus judicieux et les financer, pour que chaque euro investi soit efficace.

À Saint-Barthélemy, le 22 janvier 2015, ils se sont entretenus avec l’Agence territoriale de l’environnement et l’association Saint-Barth essentiel.

À Saba, du 24 au 26 mars 2015, la tenue du conseil d’administration de la Dutch Caribbean Nature Alliance leur a donné l’occasion unique de rencontrer les représentants des six îles néerlandaises de la Caraïbe et de valider avec eux les premières propositions de travail.BEST @ Saba

Le 17 mars, à Anguilla, ils se sont entretenus avec les représentants du ministre de l’Environnement et son bras armé, la Anguilla National Trust. Ensemble, ils ont validé les propositions d’identification des 11 sites à considérer en priorité, à terre et en mer. L’île de Sombrero en fait partie, pour ses récifs coralliens, son avifaune et la présence de reptiles endémiques. Les sites de Dog Island et de Scrub Island ont bien entendu été retenus, ainsi que les 25 étangs d’Anguilla, qui constituent un réservoir important de biodiversité, parmi lesquels 12 sont considérés comme majeurs.

En Guadeloupe le 23 avril, dans les locaux du Parc national, ils ont participé à une table ronde où étaient représentés le ministère de l’Écologie, le Conservatoire du littoral, l’Agence des aires marines protégées, le Conseil régional de Guadeloupe, le Conservatoire botanique de Guadeloupe, l’Office national des forêts, le CAR-SPAW, ainsi que plusieurs associations locales de protection de la nature. Romain Renoux et Amandine Vaslet ont présenté une carte de l’archipel guadeloupéen exposant les enjeux de la biodiversité de ces îles. Les débats ont permis de préciser les délimitations de ces zones prioritaires de conservation de la biodiversité, en prenant en compte auprès de leurs sources les données les plus récentes. BEST @ Saint-Barth

Mise à l’eau des caméras  Drowning of the cameras
Mise à l’eau des caméras Drowning of the cameras

La Réserve de Saint-Martin, qui mène depuis 2014 la mission Negara d’études sur le requin citron, a accueilli des scientifiques néerlandais rattachés au Marine Park de Sint Maarten, les 21 et 22 avril 2015, ainsi que Tadzio Bervoets, le directeur du Park. Ces deux universitaires étaient encadrés par un bureau d’études missionné par le gouvernement des Pays-Bas, dans l’objectif de produire davantage de connaissances sur les milieux marins des Antilles néerlandaises, et notamment l’identification, la répartition et la gestion des requins et des raies. Après Saint-Eustache et Saba, l’équipe a consacré ces deux derniers mois à Sint Maarten, où 150 points en mer ont été échantillonnés, avec l’observation de nombreux requins de récifs caraïbes et de requins nourrices. Sachant que l’on trouvait des requins citron et des requins tigres dans les eaux de la partie française, le Marine Park a contacté la Réserve naturelle, qui a proposé 18 points d’observation, dans les eaux et hors des eaux de la Réserve, et a mis son expertise à la disposition de l’étude. La technique utilisée par les Néerlandais consiste à immerger deux caméras qui tournent en stéréo et filme tout ce qui passe dans leur champ, avec un appât attaché sur une perche télescopique pour attirer les plus grands prédateurs. Ce dispositif d’enregistrement permet de mesurer précisément la taille des animaux et donc de renseigner sur le stade de développement des espèces filmées. Pendant deux jours, à bord du bateau de la Réserve, trois dispositifs de deux caméras haute définition ont été immergés pendant une heure, puis relevés, puis réimmergés sur un autre point et ainsi de suite. Néerlandais et Français ont échangé sur leurs projets respectifs, les Néerlandais se consacrant surtout à l’inventaire de la diversité des espèces et les Français à l’étude spécifique du requin citron, afin d’acquérir des compétences dans la manipulation des individus. Les images vont être traitées, les données rassemblées et les résultats viendront enrichir la connaissance globale sur les requins. «Il y a des requins dans les eaux de Saint-Martin, qui ne posent aucun problème et constituent même un signe de bonne santé des écosystèmes. Ils représentent un sujet d’observation privilégié pour les plongeurs, dans la mesure où ils sont furtifs, mais peu farouches. Mais il ne faut pas oublier que ce sont des animaux sauvages et qu’il ne faut jamais les nourrir,» épilogue Julien Chalifour.

Un iguane des Petites Antilles | A Lesser Antillean green iguana
Un iguane des Petites Antilles | A Lesser Antillean green iguana

354 iguanes des Petites Antilles ont été identifiés du 22 au 28 mars en Martinique, sur l’îlet Chancel, avec la participation de Julien Chalifour, en charge du pôle scientifique de la Réserve naturelle de Saint-Martin, membre du réseau régional. Ces observations ont eu lieu dans le cadre d’une mission coordonnée par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), pour la mise en oeuvre du plan national d’action en faveur de cette espèce protégée, avec Élisa Curot-Lodéon, chargée de mission «iguanes des Petites Antilles» par le ministère de l’Écologie. L’îlet Chancel ayant le privilège de ne pas avoir été envahi par l’iguane commun, il représente un site idéal pour étudier l’iguane des Petites Antilles, qui y abonde. L’îlot désert a été divisé en six zones d’observation et six équipes de deux observateurs ont chacune patrouillé leur zone toute la journée. La mission a consisté à attraper les iguanes dans les arbres ou dans les rochers, à les mesurer et les peser, à rechercher s’ils étaient porteurs de parasites ou de blessures, à vérifier s’ils étaient bagués sous le fanon ou s’ils portaient une puce sous-cutanée, moyens de marquage utilisés depuis ces dix dernières années, et enfin à placer une puce sous-cutanée aux individus qui n’en avaient pas. Rien ne ressemblant plus à un iguane qu’un autre iguane, les reptiles déjà identifiés ont été marqués d’un numéro sur le flanc. Au final, 354 iguanes des Petites Antilles sont aujourd’hui équipés d’une puce sur l’îlet Chancel, soit 104 nouveaux individus, dans la mesure où 250 en étaient déjà porteurs. Cette mission a été l’occasion pour Julien Chalifour de rencontrer les gardes des espaces protégés de Saint-Eustache, de La Désirade, de Saint-Barth – où une maladie bactérienne cause une mortalité importante dans la population d’iguanes des Petites Antilles – ainsi que les membres d’associations de protection de l’environnement de Guadeloupe et de Martinique. Prochainement, dans le cadre de ce plan national, Caroline Fleury participera à une mission identique sur l’île de La Désirade.

Romain Renoux à bord de l’autogyre | Romain Renoux inside the gyroplane
Romain Renoux à bord de l’autogyre | Romain Renoux inside the gyroplane

Comme tous les ans depuis 2013, l’équipe du sanctuaire Agoa pour les mammifères marins dans les Antilles françaises s’est mobilisée à l’occasion de la Karujet 2015, au cours de laquelle plus de 60 jet-skis étaient lancés à pleine vitesse entre Petit-Bourg, Le Gosier, les Saintes, Saint-François et Marie- Galante, dans les eaux de la Guadeloupe. Cette compétition d’engins à moteur représentant une source de dérangement et un risque de collision pour les cétacés, l’Agence des aires marines protégées a préconisé des mesures préventives afin de minimiser les risques, aux frais des organisateurs de la Karujet. Le départ des courses n’a été donné qu’après le survol en autogyre de la zone environnante et l’observation du parcours depuis un bateau, afin de s’assurer qu’aucun mammifère marin ne soit mis en danger. Compte tenu des risques et des perturbations, l’Agence des aires marines protégées a de nouveau cette année demandé que cette étape du championnat du monde de jet-ski se déroule à l’avenir sur une période où les baleines à bosse ne sont pas présentes.

RRencontre internationale à Sint Maarten|  International meeting in Sint Maarten
Rencontre internationale à Sint Maarten| International meeting in Sint Maarten

Sint Maarten a été le cadre de la première rencontre à l’échelle de l’Océan atlantique sur la gestion transfrontalière des mammifères marins ! Le 28 mars 2015, des représentants de la France, des Pays-Bas, de Sint Maarten, de Saba, de Saint-Eustache, du sanctuaire Agoa, des États-Unis pour le sanctuaire de Stellwagen Bank (baie du Massachussetts), de République Dominicaine pour le sanctuaire de la baie de Samana et du CAR-SPAW ont travaillé ensemble sur ce thème, à l’initiative du ministère des Affaires économiques des Pays-Bas, en charge de l’environnement. Cette séance de travail a eu plusieurs objectifs, dont le premier a été d’échanger sur les actions réalisées par les différents sanctuaires de l’Atlantique, non seulement en matière scientifique, mais également en matière de communication. Un autre objectif important va consister à favoriser la mise en place de programmes d’action communs en faveur des baleines à bosse : suivis scientifiques, échanges d’information, échanges d’outils de communication, travail conjoint sur les suivis acoustiques. L’idée à terme est d’arriver à mettre en place un programme d’acquisition de connaissance conjoint à l’échelle de la Caraïbe, avec une harmonisation des protocoles.

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